Le Conseil national de la transition (CNT) du Mali a adopté, jeudi soir, une loi pénalisant l’homosexualité, une décision qui suscite des débats au sein de la communauté internationale. Dans ce pays sahélien, dirigé par une junte militaire depuis 2020, les valeurs traditionnelles et religieuses jouent un rôle central dans la vie sociale. Auparavant, aucune sanction pénale n’était prévue pour des comportements homosexuels, mais cela a changé avec le vote de ce nouveau texte.
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Mamadou Kassogue, ministre de la Justice, a affirmé que cette loi vise à préserver les coutumes locales et à protéger les valeurs maliennes. « Nous n’accepterons pas que nos traditions soient bafouées par des influences extérieures », a-t-il déclaré, ajoutant que les personnes impliquées dans des activités liées à l’homosexualité seront désormais passibles de poursuites. Bien que les détails des sanctions n’aient pas encore été précisés, cette législation marque un tournant significatif dans le cadre juridique du pays.
Le CNT a adopté cette loi à une large majorité, avec 132 voix en faveur et seulement une contre. En plus de cette nouvelle législation, d’autres réformes ont été introduites, telles que l’utilisation de bracelets électroniques pour réduire le surpeuplement carcéral, l’incrimination de la trahison, et la lutte contre l’esclavage par ascendance.
Il est important de noter qu’au niveau mondial, les relations homosexuelles sont interdites dans un tiers des pays, et des peines sévères, y compris la peine de mort, existent dans certaines législations. La décision du Mali de criminaliser l’homosexualité s’inscrit donc dans un contexte plus vaste de répression de la diversité sexuelle.