Le Kenya a été témoin d’une violence extrême et de chaos mardi, alors qu’un soulèvement populaire s’est transformé en conflit ouvert avec les forces de l’ordre dans la capitale, Nairobi. Des manifestants, protestant contre un projet de nouvelles taxes, ont pénétré dans l’enceinte du Parlement et incendié un bâtiment, selon des sources locales.
Les tensions ont monté tout au long de la matinée, la police ayant recours à des gaz lacrymogènes puis à des balles en caoutchouc pour disperser la foule. Les manifestants, venus en nombre, s’opposaient vigoureusement à un projet de budget controversé actuellement débattu au Parlement. Malgré les efforts des forces de l’ordre, les manifestants ont réussi à pénétrer dans l’enceinte parlementaire, où un incendie s’est rapidement déclaré.
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Selon un journaliste de l’AFP présent sur les lieux, la police a tiré à balles réelles pour repousser les manifestants, mais cela n’a pas suffi à les disperser. Au moins cinq manifestants ont été tués et des dizaines ont été blessés dans les affrontements. Les scènes chaotiques ont vu des manifestants submerger la police et tenter de prendre d’assaut le Parlement.
Le mouvement, surnommé « Occupy Parliament », a vu des manifestants progresser vers une zone abritant des bâtiments officiels tels que la Cour suprême et la mairie de Nairobi. Vers la mi-journée, des heurts violents ont éclaté, avec des manifestants jetant des pierres sur les forces de police dans un face-à-face tendu à quelques centaines de mètres du Parlement.
La contestation a été déclenchée par un projet de loi de financement public visant à augmenter les impôts dans un contexte de crise du coût de la vie, alimentant la colère des citoyens contre le gouvernement du président William Ruto. Ruto, élu il y a deux ans, avait promis d’aider les pauvres, mais son gouvernement est maintenant coincé entre ses promesses électorales et les exigences du Fonds Monétaire International (FMI) pour réduire les déficits et obtenir de nouveaux financements.
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Commandez MaintenantCette loi très contestée vise à lever 2,7 milliards de dollars de nouveaux impôts pour alléger le fardeau de la dette nationale, avec les paiements d’intérêts consommant déjà 37 % du revenu annuel du pays. Les protestations ont rapidement gagné en ampleur, reflétant une désillusion croissante face à la gestion économique du gouvernement et à ses priorités budgétaires.
Le Kenya se trouve ainsi à un moment critique, où la stabilité politique et sociale est mise à rude épreuve. Les manifestations et la réaction violente des forces de l’ordre soulignent les profondes divisions et les défis économiques auxquels le pays est confronté. La communauté internationale observe avec inquiétude, alors que la situation reste tendue et incertaine.
Police have shot four protesters, as witnessed by KHRC, killing one. We strongly condemn the police killing. Such actions are unacceptable and constitute a grave violation of human rights. Justice and accountability are imperative. We will vigorously push for police… pic.twitter.com/3z9CEXUDPj
— KHRC (@thekhrc) June 25, 2024