Les tensions diplomatiques entre le Niger et la France ont franchi un nouveau seuil avec l’arrestation, le 13 novembre 2024, de Marius Barcea, un ressortissant français présenté par les autorités nigériennes comme un agent de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). Selon la télévision publique nigérienne, Télé Sahel, M. Barcea, ancien chef de sécurité de la China National Petroleum Corporation (CNPC), aurait pénétré illégalement le territoire nigérien. Cette arrestation est perçue par les autorités de Niamey comme un acte de déstabilisation orchestré par la France, accusée de tenter de semer le chaos au Niger et dans toute la région du Sahel.
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Les autorités nigériennes ont exprimé leur indignation à travers les médias d’État, dénonçant les « stratagèmes » de la France visant à déstabiliser non seulement le Niger, mais aussi l’Alliance des États du Sahel, un bloc régional important dans la lutte contre le terrorisme et les crises politiques. « L’on ne cessera jamais de dénoncer les stratagèmes de la France pour déstabiliser le Niger », a affirmé Télé Sahel. Ces accusations font écho aux propos du ministre des Affaires étrangères, Bakary Yaou Sangaré, qui, lors de l’Assemblée générale des Nations Unies en octobre dernier, avait accusé la France de mener une « nouvelle stratégie de recolonisation » au Sahel.
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Commandez MaintenantEn réponse, le porte-parole adjoint du Quai d’Orsay, Christophe Lemoine, a fermement rejeté ces accusations, qualifiant de « totalement fausse » l’idée d’une formation de terroristes sur les bases militaires françaises. Lemoine a souligné que ces allégations étaient infondées et ne reflétaient pas la réalité des activités françaises dans la région.
Cette crise diplomatique survient dans un contexte déjà tendu, marqué par la chute du président Mohamed Bazoum en juillet 2023, à la suite d’un coup d’État militaire dirigé par le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP). Depuis lors, les relations entre les deux pays se sont considérablement dégradées, notamment en raison du soutien de la France à une intervention militaire de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest), qui avait été perçue par le gouvernement nigérien comme une ingérence.
L’incident intervient alors que la région du Sahel est en proie à une instabilité croissante, exacerbée par la présence de groupes armés terroristes et une lutte d’influence entre les puissances occidentales et les nouvelles puissances montantes, notamment la Russie. L’affaire pourrait avoir des répercussions graves sur la sécurité et la stabilité du Sahel, avec des implications non seulement pour le Niger, mais pour l’ensemble de la région.