Nigeria : Le bilan des inondations s’alourdit

Le Nigeria est une fois de plus confronté à une tragédie climatique d’ampleur. Ce samedi 31 mai 2025, les services d’urgence ont revu à la hausse le bilan des inondations meurtrières qui ont frappé le centre du pays, notamment la ville de Mokwa. Le nombre de victimes dépasse désormais les 150 morts, selon le dernier décompte communiqué par le porte-parole des secours, Ibrahim Audu Husseini. Le pays est en état de choc, face à une catastrophe que rien ne semble enrayer.

Les pluies torrentielles qui se sont abattues mercredi soir ont provoqué l’effondrement de dizaines de maisons, emporté deux ponts et détruit entièrement 265 habitations. Les sauveteurs sont à pied d’œuvre pour retrouver d’éventuels survivants sous les gravats, mais les espoirs s’amenuisent. « Certains corps ont été extraits des décombres des maisons effondrées. Nous avons besoin d’une pelleteuse pour dégager davantage de corps encore ensevelis », a déclaré M. Husseini. Des dizaines de familles signalent toujours des proches portés disparus, comme celle de douze membres dont seulement quatre ont été retrouvés vivants.

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Sur les lieux du drame, la détresse est palpable. Des enfants déplacés jouent dans la boue, tandis que deux corps sont dissimulés sous des tissus de fortune. Non loin de là, des survivants racontent l’indicible. « Nous avons tout perdu. Rien que dans cette maison, nous avons perdu au moins 15 personnes », confie Mohammed Tanko, un fonctionnaire de 29 ans. À ses côtés, Danjuma Shaba, pêcheur, témoigne : « Je n’ai plus de toit. Ma maison s’est effondrée. J’ai dormi dehors. »

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Ce drame n’est malheureusement pas isolé. Pays le plus peuplé d’Afrique, le Nigeria subit régulièrement des inondations pendant la saison des pluies, de mai à septembre. Ces catastrophes sont amplifiées par le changement climatique, mais aussi par une urbanisation anarchique, un système de drainage déficient et l’occupation massive des zones inondables. Chaque année, les conséquences sont lourdes. En 2024, plus de 1 200 morts et 1,2 million de déplacés avaient été recensés à travers 31 États du pays.

Malgré les appels répétés des services d’urgence à renforcer les infrastructures et à améliorer la gestion des déchets, les réponses tardent. Le président Bola Ahmed Tinubu avait promis en 2024 un plan d’action et des alertes précoces pour réduire l’impact des catastrophes environnementales. Mais sur le terrain, les secours peinent encore à faire face à l’urgence, faute de moyens suffisants.

Face à l’ampleur des pertes humaines et matérielles, l’heure est à l’action. Les spécialistes du climat préviennent : ces événements vont se multiplier si rien n’est fait. Et pour des milliers de Nigérians, c’est déjà trop tard.

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