Une vidéo récemment devenue virale au Nigéria a déclenché une vive vague d’indignation et de débats. On y voit des membres du personnel de l’Université Olabisi Onabanjo (OOU), dans l’État d’Ogun, examiner physiquement les seins d’étudiantes pour vérifier si elles portent un soutien-gorge avant de les autoriser à entrer dans une salle d’examen.
La vidéo, visionnée des centaines de milliers de fois sur les réseaux sociaux, a non seulement choqué de nombreux Nigérians, mais a également relancé le débat sur les droits des femmes, l’autonomie corporelle et le conservatisme dans les établissements d’enseignement nigérians.
Indignation en ligne et accusations de harcèlement sexuel au Nigéria
De nombreux Nigérians, notamment des jeunes femmes et des militantes, ont condamné cette pratique, la qualifiant d’humiliante, d’archaïque et de forme de harcèlement sexuel. Sur divers forums en ligne, des utilisateurs ont qualifié ces « contrôles de soutien-gorge » de violation flagrante de la vie privée et de la dignité des étudiantes.
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« Ce n’est pas une question de discipline ou de code vestimentaire », a écrit un utilisateur sur X (anciennement Twitter). « C’est un abus flagrant et il doit être condamné. Aucune femme ne devrait subir de contacts physiques au nom de la pudeur.»
Le syndicat étudiant confirme la règle « Soutien-gorge interdit »
En réponse au tollé, Muizz Olatunji, président du syndicat étudiant de l’université, a confirmé que la politique controversée « Soutien-gorge interdit » est bel et bien appliquée à l’OOU. Selon lui, l’université applique depuis longtemps un code vestimentaire visant à promouvoir la pudeur et à éviter toute distraction pendant les activités universitaires.
« L’université promeut une culture de la décence. Tous les étudiants sont tenus de respecter le code de conduite », a déclaré Olatunji, ajoutant qu’une tenue indécente pourrait susciter « un désir inutile chez le sexe opposé ».
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Il a toutefois reconnu la controverse et annoncé que le syndicat étudiant était actuellement en discussion avec les responsables de l’université afin de trouver des moyens moins intrusifs et plus respectueux de faire respecter le code vestimentaire.
Un problème plus vaste sur les campus nigérians
L’incident survenu à l’OOU n’est pas isolé. Au Nigéria, de nombreuses universités appliquent des codes vestimentaires stricts, notamment pour les femmes. Les minijupes, les hauts décolletés, les dreadlocks et les boucles d’oreilles (pour les hommes) sont interdits dans certains établissements.
Dans un pays où plus de 97 % de la population est religieuse, divisée entre islam et christianisme, le conservatisme social continue d’influencer fortement les politiques publiques et la vie sur le campus.