L’Ouganda est de nouveau au cœur d’une querelle diplomatique, suite aux propos explosifs de Muhoozi Kainerugaba, fils du président Yoweri Museveni et commandant des forces terrestres ougandaises. Dans un tweet du 25 mai 2025, Muhoozi a vivement critiqué l’ambassadeur d’Allemagne en Ouganda, Matthias Schauer, affirmant qu’il n’était « absolument pas qualifié » pour servir dans le pays.
« Nous avons des problèmes avec l’actuel ambassadeur d’Allemagne en Ouganda. Cela concerne sa personne. Il n’est absolument pas qualifié pour être en Ouganda. Il n’a rien à voir avec le grand peuple allemand, que j’admire beaucoup », a déclaré Muhoozi sur X (anciennement Twitter).
Cette accusation sans détour a déclenché une vague de controverses, tant au niveau national qu’international.
La suspension de la coopération militaire jette de l’huile sur le feu
Quelques jours après la publication de Muhoozi, les Forces de défense du peuple ougandais (UPDF) ont publié un communiqué annonçant la suspension de toute coopération militaire avec l’Allemagne. Ce communiqué accusait certaines missions diplomatiques européennes de soutenir des « éléments traîtres et négatifs » dans le pays, sans toutefois fournir de preuves concrètes.
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Cette décision soudaine a stupéfié les observateurs, d’autant plus que le gouvernement allemand a rapidement rejeté ces accusations, les qualifiant d’« absurdes et infondées ». Kathrin Deschauer, porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères, a précisé lors d’un point de presse :
« Il n’existe aucune coopération militaire officielle avec l’Ouganda. Il n’y a donc aucune raison de suspendre la coopération. Nous rejetons avec la plus grande fermeté les allégations portées contre notre ambassadeur.»
L’impunité politique de Muhoozi Kainerugaba à nouveau sous les projecteurs
Ce n’est pas la première fois que les tweets virulents de Muhoozi provoquent des frictions sur la scène internationale. Ces dernières années, il a tenu des propos controversés ciblant des diplomates, notamment des critiques à l’encontre de l’ambassadeur des États-Unis en Ouganda. Malgré les réactions négatives, le gouvernement a affirmé à plusieurs reprises que Muhoozi s’exprimait à titre personnel, distanciant ainsi la position officielle de l’État de ses propos.
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Cependant, les analystes estiment que cette dualité n’est plus convaincante.