Le paysage politique béninois vient de connaître une secousse inattendue. À travers une vidéo diffusée sur sa page Facebook officielle, Daniel Edah, ancien fonctionnaire international et acteur politique de longue date, a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de 2026. Il devient ainsi le premier à se déclarer officiellement dans une arène encore silencieuse, tant du côté du pouvoir que de l’opposition. Une sortie audacieuse qui relance le débat sur l’avenir du pays.
« Je suis candidat avec une vision, celle d’un Bénin économiquement prospère et socialement stable dans une Afrique bien intégrée et en plein essor », a déclaré Edah. Derrière cette formule, se dessine une ambition claire : redonner espoir à une nation en quête de renouveau. L’annonce intervient alors que le président sortant, Patrice Talon, entretient le flou sur sa succession, promettant d’ouvrir le débat à seulement six mois du scrutin. L’opposition, de son côté, reste dans l’expectative. Le parti Les Démocrates, conduit par l’ex-président Boni Yayi, n’a encore désigné aucun prétendant, même si les spéculations vont bon train.
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Dans ce contexte de retenue stratégique, la prise de position de Daniel Edah tranche. Elle apparaît comme une volonté d’imposer un tempo, de bousculer l’attentisme et de rassembler autour d’un projet structuré. Edah n’est pas un inconnu. Né en 1976 à Gohomey, il affiche un parcours dense : sociologue de formation, spécialiste du management de projets, défenseur des droits sociaux et ancien cadre de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Il s’était déjà présenté à la présidentielle de 2016, et bien que non qualifié pour le second tour, il avait séduit par la cohérence de son discours.
Huit ans plus tard, c’est avec un nouveau souffle qu’il revient sur la scène. En 2024, il fonde le mouvement citoyen Nous le ferons, une initiative populaire qui veut incarner l’alternance. Le mot d’ordre est simple : en finir avec la résignation, valoriser les forces vives du pays et promouvoir une gouvernance inclusive. Des jeunes, des femmes, des agriculteurs, des enseignants ou encore des entrepreneurs se mobilisent derrière lui, dans une dynamique qui entend allier proximité, efficacité et patriotisme.
Reste à savoir si cette candidature saura franchir l’obstacle des parrainages, une étape cruciale dans le système électoral béninois. En attendant, Daniel Edah a déjà marqué un point : il est parvenu à capter l’attention et à relancer le débat public, à un moment où le silence semblait peser sur le futur politique du Bénin. Il faudra désormais observer comment les autres acteurs majeurs réagiront face à cette initiative, et si elle sera le prélude à une véritable recomposition du champ politique national. Une chose est sûre : le compte à rebours est bel et bien lancé.