Lundi, les rues de Lagos ont été envahies par des milliers de Nigérians déterminés à poursuivre leur protestation contre les difficultés économiques sévères, malgré l’appel du président Bola Tinubu à suspendre les manifestations. Ces mouvements de contestation, connus sous le nom de « jours de colère », dénoncent la pire crise du coût de la vie que le Nigeria ait connue depuis des décennies, exacerbée par des accusations de mauvaise gestion et de corruption dans le pays le plus peuplé d’Afrique.

Les manifestants expriment leur mécontentement face à la disparité criante entre les énormes revenus des responsables publics et les niveaux élevés de pauvreté et de faim qui touchent la majorité de la population. Le Nigeria, grand producteur de pétrole, voit ses richesses naturelles profiter à une élite corrompue, laissant le reste de la population dans la précarité.

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Inspirés par des mouvements similaires au Kenya, où les jeunes ont récemment protesté contre une augmentation fiscale prévue, les manifestants nigérians partagent des griefs communs contre des gouvernements jugés incapables de répondre aux attentes de leurs citoyens. Un manifestant a confié à l’Associated Press que « la question du dialogue a été soulevée », mais que le gouvernement oublie que « cette manifestation elle-même est un dialogue avec la masse des travailleurs ».

Dans un discours récent, le président Tinubu a défendu ses réformes économiques audacieuses, visant à économiser de l’argent pour le gouvernement et à attirer des investissements étrangers en baisse. Ces réformes incluent la suppression des subventions sur le gaz, en place depuis des décennies, et la dévaluation de la monnaie nationale. Cependant, leur mise en œuvre a entraîné une hausse des prix de presque tous les biens et services, aggravant ainsi les difficultés pour les Nigérians.

Les manifestants affirment que ces réformes ont été mal gérées, aggravant les souffrances économiques plutôt que de les atténuer. En dépit des promesses de Tinubu, les Nigérians continuent de faire face à une inflation galopante, une augmentation du coût de la vie et une insécurité alimentaire croissante. Les « jours de colère » reflètent un profond désespoir et une demande urgente de changement, alors que la population réclame des solutions concrètes et efficaces pour améliorer leur quotidien.