Un tribunal militaire en République démocratique du Congo (RDC) a condamné jeudi 25 personnes, dont Corneille Nangaa, chef de l’Alliance flamande du Congo (AFC), à la peine de mort, à l’issue d’un procès très médiatisé. Nangaa et 19 autres accusés, actuellement en fuite, ont été jugés coupables de crimes de guerre, de participation à une insurrection et de trahison.

Nangaa, dans un message adressé à l’Associated Press depuis un lieu secret, a dénoncé ce qu’il a qualifié de « saga judiciaire nauséabonde », affirmant que cela ne ferait que renforcer leur lutte pour une démocratie en RDC. L’AFC, dirigée par Nangaa, est une coalition politico-militaire créée en décembre dernier, visant à unir diverses forces contre le gouvernement congolais, dont le tristement célèbre groupe armé M23, accusé de nombreux massacres dans l’est du pays.

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Le président congolais Félix Tshisekedi, ainsi que des experts internationaux, ont accusé le Rwanda de soutenir le M23, une accusation que Kigali rejette tout en admettant la présence de troupes rwandaises à la frontière pour des raisons de sécurité. Ce jugement intervient dans un contexte de tension persistante, malgré un cessez-le-feu récemment conclu entre la RDC et le Rwanda sous la médiation de l’Angola, un cessez-le-feu qui reste fragile, avec des combats ayant déjà repris près de la frontière avec l’Ouganda.

La condamnation de Nangaa pourrait être utilisée comme levier dans les futures négociations entre la RDC, le Rwanda, et les groupes armés. Le conflit dans l’est de la RDC, l’un des plus longs et destructeurs au monde, a déplacé environ 7 millions de personnes, engendrant une crise humanitaire majeure, exacerbée par les exactions des nombreux groupes armés présents dans la région.