Retrait de l’AES : La CEDEAO annonce sa décision

Publié le 16/12/2024 - 04:55décembre 16, 2024

2 min

Lors de son sommet tenu ce dimanche, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a pris la décision d’accorder un délai supplémentaire de six mois au Mali, au Burkina Faso et au Niger pour réviser leur choix de quitter l’organisation. Initialement prévue pour le 29 janvier 2024, leur sortie officielle a été repoussée au 29 juillet, offrant une fenêtre de dialogue et de réflexion.

Oumar Touray, président de la Commission de la CEDEAO, a précisé que cette période transitoire vise à établir un cadre diplomatique pour encourager ces trois nations sahéliennes à rester dans le giron de l’organisation, sans que cela ne porte préjudice à leurs intérêts.

Des implications régionales majeures

L’annonce conjointe de retrait par ces États en 2023 avait ébranlé l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest. Dirigés par des juntes militaires consécutives à des coups d’État depuis 2020, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont réitéré leur volonté de maintenir leur décision. Ils ont toutefois assuré que leurs frontières demeureraient ouvertes aux citoyens des autres États membres de la CEDEAO, garantissant une libre circulation.

Les experts avertissent cependant des conséquences potentiellement graves de cette sortie. La CEDEAO constitue un levier économique et un garant de stabilité dans une région fragilisée par des insurrections jihadistes et des crises humanitaires.

Une alternative stratégique : l’AES

Depuis leur séparation progressive de la CEDEAO, les trois pays ont renforcé leur coopération au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES). Cette entité, axée sur des politiques communes de défense et de sécurité, redéfinit leurs alliances géopolitiques en s’éloignant des partenaires occidentaux traditionnels comme la France pour se rapprocher d’acteurs comme la Russie.

Ce repositionnement pourrait redessiner les équilibres régionaux, tout en soulignant les tensions croissantes entre ces États sahéliens et la CEDEAO, dont les efforts de conciliation seront déterminants dans les mois à venir.