Un vent nouveau souffle sur le débat linguistique au Sénégal. Le Grand Théâtre National Doudou Ndiaye Coumba Rose a récemment accueilli un panel de haut niveau consacré aux langues nationales. À travers cette rencontre, une question fondamentale a été posée : n’est-il pas temps que les langues locales prennent le pas sur le français, utilisé comme langue officielle depuis plus de six décennies ?
Le directeur général du Grand Théâtre, Serigne Fall Guèye, a souligné l’ambition de son institution : offrir un espace de dialogue et de réflexion sur des sujets culturels majeurs. Ce panel a rassemblé des figures de proue du monde artistique, des linguistes, des enseignants et des représentants de différentes communautés linguistiques, notamment celles du wolof, du pular, du sérère ou encore du joola.
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Parmi les voix les plus engagées figure celle de Ndèye Codou Fall, spécialiste des politiques linguistiques. Elle n’a pas mâché ses mots : « Depuis plus de soixante-cinq ans d’indépendance, le français reste la seule langue officielle. Il est temps d’interroger cette réalité. » Pour elle, l’heure est venue d’initier un débat national sur le statut des langues au Sénégal.
Ce positionnement rejoint un sentiment partagé par nombre de citoyens. En effet, les langues nationales occupent une place centrale dans les interactions sociales, l’éducation informelle, les activités économiques et culturelles. Le wolof, par exemple, est utilisé au quotidien par une grande majorité de la population, bien au-delà des limites de son aire ethnique d’origine.
