La récente nomination de l’ancien président sénégalais Macky Sall au sein du Conseil de la Fondation Mo Ibrahim suscite une vive polémique. Annoncée le 8 avril, cette décision a rapidement provoqué une levée de boucliers dans les milieux universitaires sénégalais. En effet, le 11 avril, une tribune signée par 64 intellectuels et enseignants universitaires a été publiée pour demander l’annulation de cette nomination, jugée contraire aux principes défendus par la Fondation.

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Macky Sall, qui a dirigé le Sénégal de 2012 à 2024, rejoint une équipe prestigieuse où figurent également Josep Borrell, Moussa Faki Mahamat et Lord Mark Malloch-Brown. Selon Mo Ibrahim, chacun de ces nouveaux membres « apporte une expérience exceptionnelle » pour affronter les défis actuels du continent.

Mais pour une partie du monde académique, cette cooptation est une « prime à la dérive autoritaire ». Parmi les voix les plus critiques, celle d’Oumar Dia, maître de conférence à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, qui dénonce un « signal contradictoire » envoyé par une institution réputée pour sa défense des valeurs démocratiques. Les signataires de la tribune rappellent les épisodes marquants du second mandat de Macky Sall, notamment la tentative avortée de report de l’élection présidentielle de 2024, perçue comme une atteinte grave à l’État de droit.

Face à cette vague de contestations, l’Alliance pour la République (APR), parti de Macky Sall, s’est félicitée de cette nomination, estimant qu’elle témoigne de la reconnaissance internationale accordée à l’ancien président.

Interpellée par RFI, la Fondation Mo Ibrahim n’a pour l’instant émis aucun commentaire sur la controverse.