Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a récemment adressé un avertissement sévère aux établissements scolaires concernant l’interdiction du port du voile en milieu scolaire. Cette déclaration, faite lors d’une rencontre avec les lauréats du concours général 2024 au Grand Théâtre National Doudou Ndiaye Coumba Rose de Dakar, fait suite à une controverse datant de septembre 2019, où une vingtaine de jeunes filles voilées avaient été exclues de l’Institut Sainte Jeanne d’Arc de Dakar en raison de l’exigence d’une « tête découverte » imposée par l’établissement.

Ousmane Sonko a fermement exprimé que l’État sénégalais ne tolérera plus de telles restrictions. « Certaines choses ne peuvent plus être tolérées dans ce pays. En Europe, ils nous parlent constamment de leur modèle de vie et de style, mais cela leur appartient. Au Sénégal, nous ne permettrons plus à certaines écoles d’interdire le port du voile, » a déclaré le Premier ministre. Il a souligné que les écoles qui continueraient à refuser l’accès aux élèves voilées s’exposeraient à des sanctions sévères, affirmant que l’égalité des droits est essentielle et que chaque fille mérite la même considération, indépendamment de sa tenue vestimentaire.

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L’interdiction du voile à l’Institut Sainte Jeanne d’Arc en 2019 avait été justifiée par la direction de l’établissement comme étant en conformité avec une décision de la Congrégation des Sœurs de Saint Joseph de Cluny (France), à laquelle l’école dakaroise est affiliée. Cette décision avait provoqué une vague de réactions au sein d’un pays majoritairement musulman (95% de la population).

Une médiation intense menée par le ministre de l’Éducation nationale avait permis la réintégration des filles sans modification du règlement intérieur de l’établissement. Depuis 2011, plusieurs tentatives d’interdiction du voile dans des établissements privés catholiques ont rencontré une forte opposition des populations locales, illustrant la sensibilité culturelle et religieuse de cette question au Sénégal.

En conclusion, la déclaration de Sonko marque un tournant dans la politique éducative du Sénégal, réaffirmant l’engagement du pays envers la diversité religieuse et l’égalité des droits dans le système éducatif.