Soudan : Kamil Idris nommé premier ministre

Kamil Idris a été officiellement nommé Premier ministre du Soudan par le général Abdel Fattah Al-Burhan, dirigeant de facto du pays. Cette annonce, faite lundi, marque une étape majeure dans la longue période de transition au Soudan, marquée par la domination militaire, les vides de pouvoir et les troubles civils depuis le coup d’État de 2021.

Cette décision intervient trois semaines après la brève nomination par intérim de Dafallah Al-Haj Ali, et plus de deux ans après la démission d’Abdalla Hamdok. il a démissionné début 2022 après son retour éphémère au pouvoir suite à un accord controversé de partage du pouvoir.

Qui est Kamil Idris ? Un juriste et diplomate chevronné

Kamil Idris, juriste de renommée internationale et ancien Directeur général de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), apporte une expérience et une crédibilité internationales. Il a également dirigé l’Union internationale pour la protection des obtentions végétales (UPOV).

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Sa nomination est largement perçue comme une tentative de stabiliser le paysage politique fracturé du Soudan, avec une personnalité à la fois technocrate et respectée au-delà des frontières soudanaises. De nombreux observateurs y voient une manœuvre calculée du général Al-Burhan pour regagner la confiance internationale et, éventuellement, ouvrir la voie à un regain d’engagement diplomatique et d’aide au développement.

Un paysage politique fragile au Soudan après le coup d’État

Depuis le coup d’État militaire d’octobre 2021, le Soudan est pris dans une impasse politique. Le renversement du gouvernement civil de transition dirigé par Hamdok a plongé le pays dans le chaos, déclenchant de vastes manifestations et l’échec des réformes visant à orienter le pays vers un régime démocratique.

Le renforcement de l’emprise de l’armée sur le pouvoir et son incapacité à établir un plan de transition clair ont suscité des critiques nationales et des inquiétudes internationales. La population, en particulier la jeunesse soudanaise, continue d’exiger une gouvernance démocratique, la responsabilisation et la fin de la domination militaire.

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Kamil Idris peut-il guider le Soudan vers la stabilité ?

Si l’expérience juridique et diplomatique d’Idris est indéniable, le véritable test résidera dans sa capacité à naviguer dans un environnement politique profondément polarisé au Soudan, à nouer le dialogue avec les groupes civils et à affirmer son autorité exécutive dans un cadre contrôlé par l’armée.

Sa nomination pourrait être un geste symbolique en faveur des réformes, mais les observateurs avertissent qu’un changement substantiel nécessitera plus qu’un changement de figure de proue : il faudra que l’armée renonce à son emprise sur le pouvoir et crée un espace pour une transition véritablement civile.

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