Soudan : le choléra a fait 70 morts en deux jours

Le Soudan est confronté à un nouveau chapitre meurtrier de sa catastrophe humanitaire. En seulement 48 heures, une épidémie de choléra a coûté la vie à 70 personnes dans la capitale, Khartoum, selon un communiqué du ministère de la Santé. La situation échappe rapidement à tout contrôle, aggravée par l’effondrement quasi total des infrastructures de santé de la ville, dans un contexte de conflit permanent.

Mercredi 28 mai, les autorités ont signalé 942 nouvelles infections et 25 décès supplémentaires, un jour seulement après avoir enregistré 1 177 nouveaux cas et 45 décès. Cette flambée de cas marque l’une des plus importantes flambées de l’histoire récente de la santé publique du pays.

Une tempête parfaite : guerre, pénuries d’eau et choléra

Cette résurgence du choléra survient alors que Khartoum est sous le choc des frappes incessantes de drones attribuées aux Forces de soutien rapide (FSR) paramilitaires. Ces attaques ont gravement endommagé les infrastructures d’eau et d’électricité de la capitale, créant un terrain propice aux maladies d’origine hydrique comme le choléra.

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Le ministère de la Santé a confirmé un nombre alarmant de 2 729 cas et 172 décès en seulement une semaine, l’État de Khartoum représentant à lui seul 90 % des nouvelles infections. Le manque d’accès à l’eau potable, combiné à la dégradation des services d’assainissement et médicaux, met des millions de personnes en danger.

Les autorités estiment que 89 % des patients infectés sont actuellement isolés et répondent bien au traitement. Cependant, elles avertissent que la détérioration de la situation pourrait facilement anéantir ces progrès si une action humanitaire rapide n’est pas mise en œuvre.

Hôpitaux en ruine, soins de santé au bord du gouffre au Soudan

L’état du système de santé est peut-être le plus préoccupant. Avec 90 % des hôpitaux fermés dans les zones de conflit, les patients n’ont quasiment plus d’autre recours. Les fournitures médicales sont rares et les établissements encore opérationnels sont débordés et sous-équipés.

Les professionnels de santé travaillent dans des conditions quasi impossibles. L’absence d’électricité, d’eau potable et de personnel médical a transformé les soins de base en une question de vie ou de mort.

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Le Soudan est en proie à une guerre civile depuis près de trois ans, les combats entre l’armée et les RSF plongeant le pays dans le chaos. Ce conflit a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé plus de 13 millions de personnes et déclenché ce que les Nations Unies ont qualifié de « pire crise humanitaire au monde ».

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