Tanzanie : La crise post-électorale déborde vers le Kenya

edgard2023 • octobre 30, 2025 • 2 min de lecture
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Tanzanie : La crise post-électorale déborde vers le Kenya

La tension reste vive en Tanzanie après une élection présidentielle vivement contestée. Les manifestations, qui secouent le pays depuis deux jours, se sont étendues jeudi jusqu’à la frontière avec le Kenya, provoquant la fermeture du passage frontalier de Namanga et paralysant le trafic commercial entre les deux pays.

Selon plusieurs témoins, la situation a dégénéré lorsque des policiers tanzaniens ont tiré des grenades lacrymogènes en direction du territoire kenyan, déclenchant la panique parmi les commerçants et les voyageurs. Les autorités des deux côtés de la frontière tentent depuis de rétablir l’ordre et de rouvrir le poste frontalier, crucial pour le commerce régional.

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Ces tensions frontalières interviennent alors que les manifestations nationales se poursuivent en Tanzanie pour dénoncer le déroulement du scrutin de mercredi. La participation électorale a été particulièrement faible, et plusieurs incidents violents ont éclaté dans l’après-midi : un bus et une station-service incendiés, des postes de police attaqués et des bureaux de vote vandalisés.

D’après Amnesty International, les affrontements de mercredi ont fait deux morts – un policier et un civil. Le gouvernement tanzanien n’a pour l’instant pas communiqué sur le bilan humain ni sur les violences en cours.

Le parti au pouvoir, le Chama Cha Mapinduzi (CCM), qui dirige le pays sans interruption depuis l’indépendance en 1961, est accusé d’avoir verrouillé le processus électoral. Les principaux partis d’opposition n’ont pas été autorisés à présenter de candidats, laissant la présidente sortante Samia Suluhu Hassan affronter seize candidats de petites formations, quasiment absents de la campagne.

Selon les premiers résultats publiés par la télévision d’État, Mme Hassan arrive largement en tête avec 96,99 % des voix dans huit des 272 circonscriptions dépouillées. Le Parlement européen a réagi en qualifiant ces élections de « ni libres ni équitables », appelant la communauté internationale à défendre la démocratie et les droits de l’homme en Tanzanie.