Lundi 19 mai 2025, la procédure judiciaire visant l’ancien Premier ministre tchadien Succès Masra a connu un démarrage chaotique. Placé en garde à vue depuis vendredi, le président du parti Les Transformateurs est poursuivi notamment pour incitation à la haine et mise en cause dans le massacre de 42 éleveurs dans le sud du pays, survenu la semaine dernière.

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Alors qu’il devait être entendu par la police judiciaire ce lundi matin, ses avocats dénoncent une entrave flagrante à la défense. Refoulés à l’entrée de la Coordination de la Police judiciaire, ils affirment avoir été menacés et insultés par un agent. « Bandits, osez entrer si vous êtes des hommes », aurait lancé ce dernier, selon leurs dires. Une plainte a été déposée pour injure et menace publique. Le fonctionnaire concerné aurait été sanctionné, mais les avocats ont demandé un report de l’audition, estimant que les conditions n’étaient pas réunies pour un interrogatoire équitable.

Dans les rangs des Transformateurs, on dénonce un possible stratagème visant à empêcher toute défense efficace de leur leader. Les autorités, elles, se refusent à tout commentaire, se contentant d’affirmer que « la justice suit son cours ».

Succès Masra devra notamment répondre d’un enregistrement audio datant de mai 2023, dans lequel il appelle à « l’autodéfense » des populations chrétiennes du sud du Tchad. Pour les autorités, cet appel constituerait une incitation directe aux violences intercommunautaires récentes. L’enjeu est lourd : au-delà de la responsabilité pénale, c’est le devenir politique d’un des principaux opposants du pays qui se joue.