L’armée soudanaise a annoncé que le général Abdel-Fattah Burhane, son commandant en chef, a survécu à une attaque de drone lors d’une cérémonie de remise de diplômes militaires à Gebeit, dans l’est du pays. Cet attentat, qui a coûté la vie à cinq personnes, survient dans un contexte de guerre civile dévastatrice opposant l’armée à un groupe paramilitaire puissant, les Forces de soutien rapide (FSR).
L’incident s’est produit après la fin de la cérémonie, lorsque deux drones ont ciblé la ville de Gebeit. Le général Burhane, présent sur les lieux, n’a pas été blessé, a confirmé le lieutenant-colonel Hassan Ibrahim, porte-parole militaire. Des vidéos publiées par Al Araby TV montrent la panique parmi les participants, certains fuyant sur une route poussiéreuse tandis que d’autres lèvent les yeux vers le ciel au moment de l’attaque.
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Cette tentative d’assassinat intervient alors que le général Mohammed Hamdan Daglo, chef des FSR, a récemment exprimé son intention de participer à des pourparlers sur le cessez-le-feu en Suisse, organisés par les États-Unis et l’Arabie saoudite. Daglo a qualifié ces discussions de « majeure étape » vers la paix et la stabilité au Soudan, visant à créer un nouvel État fondé sur « la justice, l’égalité et le régime fédéral ».
Le ministère soudanais des Affaires étrangères a répondu positivement à l’invitation américaine pour les pourparlers de Genève, mais a insisté sur la mise en œuvre préalable de la déclaration de Jeddah, un accord visant à protéger les civils et à mettre fin au conflit. Les représentants des deux factions se sont déjà engagés dans des discussions à Jeddah, axées sur l’aide humanitaire et les cessez-le-feu.
Cependant, le gouvernement soudanais, contrôlé par les militaires, accuse les FSR de cibler systématiquement les villes et les civils. Il a demandé l’imposition de sanctions contre les FSR pour stopper leurs agressions continues et lever les sièges des villes. Le ministère des Affaires étrangères insiste sur la nécessité de consulter le gouvernement militaire pour toute future négociation, en se basant sur les termes de la déclaration de Jeddah.
Cameron Hudson, ancien chef de cabinet de l’envoyé spécial américain au Soudan, a souligné que la réponse du gouvernement militaire soudanais était surprenamment positive et ouverte, suggérant une opportunité pour les États-Unis de proposer des pourparlers parallèles avec les FSR.
La guerre civile au Soudan, alimentée par des conflits complexes et de vieilles rancunes, a déjà déplacé plus de 4,6 millions de personnes, selon l’ONU. Ce conflit dévastateur a plongé le pays dans une crise humanitaire majeure, avec des millions de personnes cherchant refuge à l’intérieur et à l’extérieur des frontières soudanaises.