Halloween : Tout ce qu’il faut savoir sur cette fête très prisée

edgard2023 • octobre 31, 2025 • MAJ octobre 31, 2025 • 6 min de lecture
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Halloween : Tout ce qu’il faut savoir sur cette fête très prisée

Chaque année, le 31 octobre, des millions d’enfants enfilent leurs costumes les plus effrayants pour partir à la chasse aux bonbons. Pourtant, derrière cette fête ludique se cache une histoire vieille de plus de 2 500 ans. Halloween trouve ses racines dans la fête celtique de Samain, célébrée par les Celtes d’Irlande, d’Écosse et de l’île de Man. Cette période marquait la fin des récoltes et le début de l’hiver, une saison associée à la mort et au surnaturel.

Les Celtes croyaient que, durant Samain, le voile séparant le monde des vivants de celui des morts s’amincissait, permettant aux esprits de revenir sur Terre. Pour guider les âmes bienveillantes et éloigner les malveillantes, ils allumaient de gigantesques feux de joie et portaient des masques faits de peaux d’animaux. Cette fête s’étendait sur sept jours, trois jours avant et trois jours après le 31 octobre.

Avec l’arrivée du christianisme en Europe, Samain ne disparut pas. Les prêtres l’intégrèrent dans le calendrier chrétien sous la forme de All Hallows’ Eve, veille de la Toussaint, célébrée le 1er novembre pour honorer tous les saints. C’est ainsi que le nom « Halloween » est né, contraction poétique qui a traversé les siècles. Cette hybridation symbolise la capacité des sociétés à absorber et transformer les traditions tout en conservant leur essence.

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Halloween traverse l’Atlantique : l’Amérique comme terre d’expansion

Le XIXe siècle marque un tournant dans l’histoire d’Halloween. L’arrivée massive d’Irlandais et d’Écossais aux États-Unis, notamment après la Grande famine irlandaise (1845-1851), transplantait avec elle les rituels de Samain. Les immigrants recréèrent des célébrations communautaires, plantant les graines d’une fête qui deviendrait l’un des événements les plus populaires du calendrier américain.

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Aux États-Unis, Halloween prend rapidement une ampleur spectaculaire. Dans des villes comme Boston, New York ou Chicago, les quartiers se métamorphosent en décors de films d’horreur, rivalisant d’imagination avec toiles d’araignée géantes, squelettes articulés et lumières colorées. La citrouille, abondante et facile à sculpter, remplace le navet utilisé en Europe pour créer les Jack-o’-lanterns, symboles emblématiques de la fête. Cette adaptation pragmatique montre comment les traditions évoluent selon leur environnement et leur contexte culturel.

Symboles et légendes : Jack O’Lantern, déguisements et rites anciens

La légende de Jack O’Lantern raconte l’histoire d’un ivrogne irlandais qui défia le diable et fut condamné à errer éternellement avec pour seule lumière un charbon placé dans un navet. À son arrivée en Amérique, les citrouilles remplacèrent les navets, donnant naissance à une icône désormais universelle.

Les déguisements ont également une origine antique. Les Celtes portaient des costumes et des masques pour tromper les esprits malveillants et échapper à leur influence. Aujourd’hui, chaque enfant qui choisit un costume perpétue ce rituel, sans nécessairement en connaître l’histoire.

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Les traditions culinaires d’Halloween témoignent aussi de cette transmission culturelle. Le soul cake, petit gâteau aux épices offert aux pauvres en échange de prières pour les défunts, a évolué vers nos distributions modernes de bonbons. En Irlande, le barmbrack, pain aux fruits dans lequel on cache des objets divinatoires (anneau, pièce, morceau de tissu), perpétue les rituels de Samain : celui qui trouve l’anneau se mariera dans l’année, la pièce annonce richesse et le tissu, pauvreté.

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Halloween en France : adoption, résistance et adaptation culturelle

Halloween a été introduite en France dans les années 1990, sous l’influence des médias et des films américains. La première célébration connue a eu lieu à Nantes en 1992, mais c’est à partir de 1997 que la fête se popularise vraiment. Une campagne médiatique inédite accompagna la sortie d’un téléphone baptisé « Olaween », avec 8 000 citrouilles installées au Trocadéro pour marquer l’événement.

Malgré cet enthousiasme initial, Halloween est longtemps perçue en France comme une fête importée et trop commerciale. Elle coexiste avec la Toussaint, célébration traditionnelle du 1er novembre dédiée au souvenir des défunts. Néanmoins, depuis 2015, on observe un regain d’intérêt, surtout dans les grandes villes. Les écoles organisent des goûters thématiques, les centres de loisirs proposent des ateliers de sculpture de citrouilles et les familles partagent des moments créatifs, mêlant recueillement et festivité.

Les différences culturelles sont également frappantes. Aux États-Unis, un enfant peut se déguiser en hot-dog ou en super-héros, alors qu’en France, les costumes restent majoritairement orientés vers le fantastique et l’horreur. La communauté américaine, par ailleurs, organise la participation ou le refus des foyers à la distribution de bonbons via un simple papier sur la porte ou l’extinction des lumières, un exemple d’organisation collective rare en France.

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Halloween à travers le monde : adaptation et traduction culturelle

Chaque pays s’approprie Halloween à sa manière. En Irlande, des festivals et défilés attirent des milliers de visiteurs, notamment à Derry. Au Mexique, Halloween coexiste avec le Día de los Muertos, mêlant hommage aux morts et convivialité familiale. Au Japon, Halloween prend une dimension visuelle et urbaine, avec des parades spectaculaires dans des quartiers comme Shibuya, mais sans tradition de « trick or treat ».

La traduction de Halloween illustre aussi le défi culturel : comment rendre « Trick or Treat » en français ? Les options varient : « Des bonbons ou un sort » en France et en Belgique, « Bonbons, s’il vous plaît » au Québec. Ce défi linguistique montre que traduire, c’est transmettre culture et émotions, et qu’aucun algorithme ne peut remplacer l’intuition humaine pour rendre ces nuances.

Halloween incarne ainsi un miroir de notre monde globalisé. Des feux de Samain aux lanternes américaines, des druides aux enfants déguisés, cette fête illustre la capacité humaine à transmettre, adapter et réinventer les traditions. Elle témoigne également du rôle essentiel du traducteur et du médiateur culturel dans la circulation des pratiques et des savoirs entre les sociétés.