Le président tunisien, Kaïs Saïed, a officiellement convoqué les électeurs pour une élection présidentielle le 6 octobre 2024. Cette annonce, faite le mardi 2 juillet, marque la fin de nombreuses spéculations sur la tenue de ce scrutin, crucial pour l’avenir de la Tunisie.

Depuis son arrivée au pouvoir en 2019, Kaïs Saïed a suscité de vives critiques pour ses actions perçues comme autoritaires, notamment depuis qu’il s’est octroyé les pleins pouvoirs en juillet 2021. La nouvelle constitution, adoptée en 2022, a transformé la Tunisie en un régime ultra-présidentialiste, limitant les pouvoirs du Parlement et instituant un Conseil national des régions et des districts.

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À ce jour, seize candidats potentiels se préparent à entrer dans la course, mais Kaïs Saïed semble avoir une avance considérable. Élu sous le slogan « ce que le peuple veut », il reste populaire parmi une partie de la population. Cependant, ses opposants, en retard dans les sondages, dénoncent son approche de la gouvernance et la répression de la dissidence.

Depuis février 2024, environ vingt opposants et personnalités ont été emprisonnés, accusés de complot contre la sûreté de l’État. Parmi eux, Rached Ghannouchi, chef du parti Ennahdha, et Abir Moussi, présidente du Parti destourien libre. Ces arrestations ont été critiquées par des ONG, dont Amnesty International, comme une « chasse aux sorcières » politique.

La Tunisie traverse également une grave crise économique, avec une croissance faible, un taux de pauvreté élevé et un chômage à 15%. Le pays est un point de départ majeur pour les migrants vers l’Europe, exacerbant les tensions internes.

Le scrutin du 6 octobre 2024 sera déterminant pour l’avenir politique et économique de la Tunisie, offrant aux électeurs l’opportunité de décider de leur avenir dans un contexte de profondes transformations et défis.