À Kigali, la jeunesse monte au créneau pour demander la levée du couvre-feu imposé dans les bars. Actuellement, les établissements nocturnes doivent fermer à 1 heure du matin en semaine et à 2 heures le week-end, ce qui suscite un mécontentement croissant parmi les jeunes, qui représentent 65 % de la population rwandaise et ont moins de 30 ans. Ces restrictions, mises en place en période électorale, visent à réduire la consommation d’alcool et la pollution sonore, selon les autorités.

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Ange, une jeune femme de 21 ans habitant le quartier de Gisimenti, exprime son mécontentement dans une interview avec RFI : « Je n’aime pas ce couvre-feu. J’aime sortir, et maintenant, quand on commence à vraiment s’amuser, la musique est arrêtée. C’est terrible ! » Son sentiment est partagé par Oliver, qui reconnaît que bien que cela les aide à économiser, les jeunes sont globalement contre ces mesures : « Beaucoup de jeunes sont contre, car cela les empêche de s’amuser comme ils le voudraient. On a un gouvernement d’union, alors on doit suivre ce qu’ils décident. » Pour John, un employé de bar de 24 ans, le couvre-feu constitue un obstacle professionnel : « Le couvre-feu m’a fait revenir en arrière. Mon souhait, alors qu’on s’apprête à voter pour le président, c’est qu’il nous aide et lève ce couvre-feu pour que ma vie s’améliore. »

Avant même la fermeture imposée, la musique dans les bars de Kigali s’arrête dès l’heure du couvre-feu, et des patrouilles de police veillent à ce que les rues soient dégagées, obligeant les fêtards à rentrer chez eux.

Cette situation se déroule dans un contexte politique tendu, avec le président Paul Kagame en lice pour un quatrième mandat. Kagame, au pouvoir depuis 2000 après la démission de Pasteur Bizimungu, a été reconduit lors de scrutins en 2003, 2010, et 2017 avec plus de 90 % des voix. En mai dernier, il a été le premier à déposer sa candidature pour les prochaines élections présidentielles et législatives prévues pour le 15 juillet. Face à lui, les mêmes adversaires qu’en 2017 : Frank Habineza du Parti démocratique vert et l’ancien journaliste Philippe Mpayimana. L’issue de ce scrutin déterminera si Kagame sera réélu pour un nouveau mandat.