Depuis quelques semaines, les déclarations de Robert Bourgi sur la scène politique ivoirienne se font plus incisives, et leur tonalité interroge. L’ancien conseiller occulte de l’Élysée, longtemps associé à la Françafrique, multiplie les attaques frontales contre le président ivoirien Alassane Ouattara, autrefois considéré comme un allié privilégié de Paris. Une sortie de route ? Ou une mission bien ficelée ?
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Dans un récent podcast, Bourgi accuse le président Ouattara de vouloir se représenter pour un quatrième mandat, en contradiction avec ses engagements passés. Il dénonce une manœuvre pour écarter Laurent Gbagbo, dont il souligne la popularité intacte. Ces propos s’ajoutent à une série de critiques, dont celle, encore vive dans les mémoires, évoquant la « vitrification » de Gbagbo sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
Mais derrière l’apparente spontanéité de ces sorties médiatiques, certains y voient une stratégie plus subtile. Des révélations récentes d’Afrique Intelligence font état d’une tentative de Nicolas Sarkozy, mandaté par l’Élysée, pour dissuader Ouattara de briguer un quatrième mandat. Sans succès, semble-t-il. Dès lors, les attaques de Bourgi apparaissent comme un relais officieux d’une pression venue de Paris, dans un langage plus tranchant que diplomatique.
L’énigme reste entière : Robert Bourgi parle-t-il vraiment en électron libre ? Ou joue-t-il, à sa manière, les émissaires d’une France soucieuse de rééquilibrer ses rapports avec la Côte d’Ivoire, à l’approche de 2025 ?
Une chose est sûre : la tension monte entre les lignes, et les prochaines semaines diront si l’axe Paris-Abidjan résistera à cette épreuve de force.