La tension politique monte d’un cran en République démocratique du Congo. Le gouvernement a suspendu, ce 21 avril, toutes les activités du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), formation politique fondée par l’ex-président Joseph Kabila. Cette décision exceptionnelle intervient dans un climat marqué par une dégradation continue de la situation sécuritaire dans l’est du pays.
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Officiellement, les autorités congolaises reprochent à Joseph Kabila une posture « ambiguë » face à l’agression du pays par les rebelles du M23/AFC soutenus par le Rwanda. Dans un communiqué signé par le ministre de l’Intérieur Shabani Lukoo Bihango, il est reproché à l’ancien chef de l’État son silence concernant l’occupation du territoire congolais, une attitude jugée « préoccupante » en cette période de crise.
Le retour inattendu de Kabila, le 8 avril dernier, après un an d’absence, n’a fait qu’ajouter à la confusion. Il affirmait vouloir répondre à la « déliquescence » des institutions et à l’insécurité grandissante. Le fait qu’il ait choisi Goma, capitale du Nord-Kivu, comme première étape de son retour a renforcé les interrogations sur ses intentions réelles. Le 19 avril, sa présence près des lignes de front n’est pas passée inaperçue.
La suspension du PPRD, pilier de la vie politique congolaise depuis plus de deux décennies, est un tournant inédit. Elle illustre le durcissement de l’exécutif face à un homme que l’on soupçonne désormais de jouer un rôle trouble dans une crise nationale aux ramifications régionales. L’avenir politique de Joseph Kabila, comme celui du PPRD, semble aujourd’hui plus incertain que jamais.