La tension entre les camps Tshisekedi et Kabila franchit un seuil critique en République démocratique du Congo. Le gouvernement congolais a lancé une série de mesures judiciaires et politiques sans précédent contre l’ancien président Joseph Kabila. Accusé de trahison, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, ce dernier pourrait voir son immunité parlementaire levée, selon une requête adressée au Sénat le 30 avril 2025.
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Les autorités pointent du doigt ses liens supposés avec l’Alliance Fleuve Congo (AFC), une entité politique soupçonnée de collusion avec la rébellion du M23, active dans l’est du pays. Le ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, a également saisi le procureur général près la Cour constitutionnelle pour demander la dissolution du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), fondé par Kabila. Le PPRD est accusé d’avoir enfreint gravement la Constitution, notamment par l’engagement présumé de certains de ses membres auprès de l’AFC.
La situation s’est envenimée après des prises de position polémiques de Kabila dans les médias, ainsi que des déclarations jugées incendiaires d’Aubin Minaku, vice-président du parti. Ce dernier a affirmé en février dernier que le PPRD était « prêt à tout » pour renverser le régime actuel, alimentant les inquiétudes du pouvoir sur une potentielle déstabilisation.
La goutte d’eau semble avoir été la rumeur d’un retour de Kabila à Goma, le 18 avril, qui a précipité la suspension des activités du PPRD pour quinze jours. Depuis l’annonce de la procédure de dissolution, le clan Kabila garde le silence. Ce bras de fer pourrait redessiner durablement le paysage politique congolais.