Algérie : un homme tente de s’immoler par le feu devant le ministère de la Justice

L’Algérie a été le théâtre d’une scène terrifiante le 1er juin 2025 : un homme d’une trentaine d’années a tenté de s’immoler par le feu devant le ministère de la Justice à Alger. L’acte choquant, filmé et désormais viral sur les réseaux sociaux, a été commis par Faouzi Zegout, un habitant de Frenda, près de Tiaret, à 340 kilomètres à l’ouest de la capitale.

Vêtu d’une tenue de soirée, chemise blanche, pantalon noir et cravate, Zegout a été filmé en train de s’asperger d’essence devant le bâtiment hautement sécurisé du ministère, dans le quartier d’El Biar. Heureusement, les agents de sécurité sont intervenus rapidement, utilisant un extincteur pour éviter la tragédie. Il a été immédiatement transporté à l’hôpital des grands brûlés d’Alger, où les médias locaux rapportent qu’il est dans un état stable.

« Je veux que le Président m’entende »

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Dans une vidéo filmée par un compagnon juste avant l’incident, Zegout explique ses raisons : il cherche à « attirer l’attention du président Abdelmadjid Tebboune » sur ce qu’il décrit comme une grave injustice.

Zegout affirme avoir été arbitrairement menacé de dix ans de prison par un juge du tribunal de Frenda. La raison ? L’organisation d’une collecte de fonds sans autorisation officielle, une campagne qui, selon lui, visait à aider les gens à payer des soins médicaux. Le verdict du tribunal était attendu pour le 1er juin, le jour même qu’il avait choisi pour cette manifestation publique spectaculaire.

Un acte rare et alarmant en Algérie

Alors que les immolations par le feu sont devenues extrêmement courantes dans les pays voisins comme la Tunisie, de tels incidents restent rares en Algérie. C’est pourquoi cette tentative a suscité un débat national sur les libertés civiles, la santé mentale et la responsabilité judiciaire.

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La manifestation de Faouzi Zegout trouve un écho auprès de nombreux citoyens, notamment parmi les jeunes Algériens, qui représentent plus de 50 % de la population algérienne, soit environ 23 millions de personnes. Ce même groupe démographique a alimenté le mouvement de protestation Hirak en 2019, qui a conduit à la chute du président Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis de nombreuses années.

Bien que le Hirak ait perdu de son élan suite à la pandémie de COVID-19 et aux mesures de répression qui ont suivi, des dizaines de militants et de défenseurs des droits civiques restent derrière les barreaux, et la soif de justice et de réformes demeure vive.

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