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VIH : Les USA valident un traitement préventif inédit

L’approbation récente du lenacapavir par les autorités sanitaires américaines marque une étape importante dans la lutte contre le VIH. Présenté sous le nom commercial Yeztugo, ce traitement préventif se distingue par son mode d’administration innovant : une simple injection tous les six mois, contre une prise quotidienne de comprimés jusque-là recommandée. Cette avancée, saluée comme une « petite révolution » par les spécialistes, offre une alternative précieuse à des millions de personnes exposées au virus.

Les résultats des essais cliniques sont particulièrement encourageants. Le docteur Gordon Crofoot, infectiologue, se réjouit : « Ce sont deux études extraordinaires, avec des données extraordinaires qui montrent une prévention à 100 % dans la majorité de la population. » Pour les personnes concernées, ce progrès représente un soulagement tangible. Ian Haddock, l’un des participants aux essais, confie : « Le lenacapavir est important pour moi parce qu’il me permet de ne consulter que deux fois par an et que je me sens totalement protégé, que mon partenaire soit séropositif ou non. »

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Yeztugo, entre efficacité et inaccessibilité

Malgré cet enthousiasme, une ombre vient ternir cette percée : le coût du traitement. À 28 218 dollars pour deux injections annuelles, Yeztugo se positionne bien au-delà des capacités financières de la majorité des personnes à risque, en particulier dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Cette barrière économique risque de limiter considérablement l’impact de ce traitement, pourtant porteur d’un immense potentiel de prévention.

Carl Schmid, directeur de l’HIV + Hepatitis Policy Institute, souligne l’ampleur du défi : « Nous n’avons pas encore de vaccin, mais nous nous rapprochons d’une très bonne protection contre le VIH. » Toutefois, cette avancée pourrait rester inaccessible à ceux qui en ont le plus besoin si des mesures concrètes ne sont pas prises pour en assurer une large distribution.

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Dans un contexte où les efforts mondiaux pour mettre fin à la pandémie du VIH d’ici 2030 semblent stagner, avec environ 1,3 million de nouvelles infections chaque année dans le monde (dont plus de 30 000 aux États-Unis), la question de l’accessibilité devient aussi cruciale que celle de l’efficacité.

Un espoir fragile face à une pandémie persistante

Le lenacapavir ne constitue pas un vaccin, mais son efficacité redonne espoir à une communauté mondiale fatiguée par des décennies de lutte contre le VIH/Sida. En réduisant les contraintes de prise quotidienne et en offrant une protection longue durée, Yeztugo pourrait changer la donne. Reste à savoir si cette avancée restera cantonnée aux systèmes de santé riches ou si des mécanismes internationaux permettront d’en démocratiser l’usage.

Les observateurs appellent déjà à des partenariats entre gouvernements, laboratoires pharmaceutiques et organisations de santé pour réduire les coûts et élargir l’accès. Car en l’état actuel, ce qui devrait être un outil universel de santé publique risque de devenir un produit de luxe réservé à une minorité.

La science a fait un pas de géant. Reste au monde politique et économique à faire le leur.

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