Baltasar Ebang Engonga risque 18 ans de prison : tout savoir sur ce scandale qui n’en finit pas

En 2024, la Guinée équatoriale a été ébranlée par une affaire retentissante. Ce scandale implique Baltasar Ebang Engonga, surnommé « Bello », ancien directeur de l’Agence nationale d’investigation financière (ANIF). Ce haut fonctionnaire, neveu du président Teodoro Obiang Nguema, baigne dans une histoire sombre mêlant corruption financière, détournement de fonds publics et une fuite massive de vidéos intimes. 

 

Avec son procès qui a débuté le 30 juin 2025 à Malabo, Bello pourrait être condamné à 18 ans de prison. Dans les détails, cette affaire révèle les intrications complexes du pouvoir, de la morale et de la gouvernance en Guinée Équatoriale. Que s’est-il vraiment passé ? Quelles sont les accusations portées contre Baltasar ? Et pourquoi ce scandale continuera-t-il de faire les gros titres ? Voici tout ce qu’il faut savoir.

 

Une affaire aux multiples facettes

 

Baltasar Ebang Engonga, âgé de 47 ans, était une figure influente en Guinée équatoriale, à la tête de l’ANIF, une agence chargée de lutter contre les crimes financiers comme le blanchiment d’argent et la corruption. Fils de Baltasar Engonga Edjo, président de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), et neveu du président Teodoro Obiang, au pouvoir depuis 1979, il incarnait le privilège de l’élite politique. 

Lire aussi : Bataille juridique entre la Guinée équatoriale et le Gabon à propos de riches îles pétrolifères

Cependant, son arrestation en octobre 2024 pour des soupçons de détournement de fonds a déclenché une tempête médiatique, amplifiée par la fuite de plus de 400 vidéos intimes le mettant en scène avec des femmes, dont certaines sont des proches de hauts responsables du pays. Ce scandale combine donc malversations financières et controverses personnelles. Il a mis en lumière les tensions politiques et les luttes de pouvoir au sein de la famille Obiang.

Comprendre l’affaire Baltasar Ebang Engonga grâce à une chronologie détaillée

Mars 2024 : Lancement de l’enquête pour détournement de fonds

En mars 2024, une enquête judiciaire est ouverte à Malabo, la capitale de la Guinée équatoriale, à la suite d’une plainte déposée par l’État. Baltasar, alors directeur général de l’Agence nationale d’investigation financière (ANIF), est visé pour des soupçons de détournement de fonds publics. 

 

Les autorités suspectent qu’il aurait transféré illicitement des sommes importantes, estimées à plus de 1,2 milliard de francs CFA (environ 2 millions USD), vers des comptes offshore, notamment aux Îles Caïmans, une juridiction connue pour son opacité financière. Cette enquête marque le début d’une chute spectaculaire pour celui qui était perçu comme un haut fonctionnaire intouchable, membre de l’élite politique et neveu du président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo.

Pin it on Pinterest
Balthazar Egang Enonga

25 octobre 2024 : Arrestation et détention à Black Beach

 

Le 25 octobre 2024, Bello est arrêté et placé en détention préventive à la prison de Black Beach, à Malabo, tristement célèbre pour ses conditions de détention inhumaines. Cette arrestation intervient dans le cadre de l’enquête pour détournement de fonds, enrichissement illicite et abus de pouvoir. 

 

Lors d’une perquisition à son domicile et à son bureau, les autorités saisissent ses téléphones et ordinateurs, révélant des indices supplémentaires sur ses activités financières. À ce stade, l’affaire reste centrée sur les accusations de corruption, mais elle prendra bientôt une tournure inattendue.

Lire aussi : Guinée-Bissau : Embalo expulse une mission de la CEDEAO

Fin octobre 2024 : Fuite massive de vidéos intimes sur les réseaux sociaux

 

Alors que Baltasar est déjà en détention, plus de 400 vidéos intimes le mettant en scène avec diverses femmes, dont des épouses de ministres, des proches de hauts responsables et même une cousine du président, sont diffusées sur les réseaux sociaux, notamment via WhatsApp et Telegram. Ces vidéos, tournées dans des lieux officiels comme son bureau au ministère des Finances ou les toilettes d’un tribunal, provoquent un choc dans l’opinion publique équato-guinéenne et au-delà. 

 

La diffusion virale des clips, qui auraient été découverts lors de la saisie de ses appareils électroniques, soulève des spéculations sur une possible manipulation politique orchestrée par des rivaux, notamment le vice-président Teodoro Nguema Obiang Mangue. Les autorités réagissent en réduisant le débit Internet à l’échelle nationale pour freiner la propagation des vidéos, une mesure qui s’avère inefficace face à l’ampleur du phénomène.

Pin it on Pinterest
Affaire Balthazar des epouses de hauts responsables impliquees thumbnail 1

4 novembre 2024 : Suspension par décret présidentiel

 

Le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo signe un décret présidentiel révoquant officiellement Baltasar Ebang Engonga de son poste de directeur de l’ANIF. Cette décision, largement relayée par la télévision d’État TVGE, marque la disgrâce publique de celui qui était jusqu’alors un pilier du régime. 

 

La révocation intervient dans un contexte de pression croissante, alors que le scandale des sextapes continue de dominer les discussions sur les réseaux sociaux, avec des mèmes, parodies et chansons circulant à l’international, y compris au Kenya, au Nigeria et en Côte d’Ivoire.

Lire aussi : QNET : neuf suspects poursuivis dans une affaire de fraude au Burkina Faso

Novembre 2024 : Acquittement dans l’affaire des sextapes

 

Le 6 novembre 2024, la télévision d’État diffuse le témoignage d’une femme, au visage flouté, se présentant comme l’une des partenaires de Baltasar Ebang Engonga. Elle affirme avoir consenti à être filmée, mais ignorait que les vidéos étaient conservées. Elle s’est dite « humiliée » dans sa « réputation » et son « honneur ».  

 

Par ailleurs, le procureur général, Anatolio Nzang Nguema, menace de poursuivre Baltasar pour atteinte à la santé publique si des examens médicaux révèlent qu’il est porteur d’une maladie sexuellement transmissible. Cette déclaration amplifie la polémique.

 

Heureusement pour lui, en novembre 2024, Baltasar est acquitté dans l’affaire des sextapes. La justice estime qu’il n’existe pas de preuves de non-consentement de la part des femmes impliquées. Cette décision, bien que juridiquement fondée, ne met pas fin à la controverse. 

 

Les vidéos continuent de circuler, alimentant les spéculations sur une manipulation politique orchestrée par le vice-président Teodoro Nguema Obiang Mangue, qui chercherait à consolider son pouvoir face à des rivaux potentiels comme Baltasar.

 

30 juin 2025 : Ouverture du procès pour corruption à Malabo

 

Le 30 juin 2025, le procès de Baltasar Ebang Engonga s’ouvre au tribunal de première instance de Malabo, dans un climat de forte tension sécuritaire. Poursuivi pour détournement de fonds publics, enrichissement illicite et abus de pouvoir, il risque une peine de 18 ans de prison, une amende de plus de 910 millions de francs CFA (environ 1,5 million USD), et une interdiction définitive d’exercer toute fonction publique. 

 

Le parquet accuse Baltasar et plusieurs collaborateurs d’avoir orchestré un vaste réseau de corruption, impliquant des transferts frauduleux de fonds publics. Bien que le scandale des sextapes ne fasse pas partie de l’acte d’accusation, il plane sur le procès. L’audience marque la première apparition publique de Baltasar depuis la diffusion des vidéos, et le pays retient son souffle dans l’attente d’un verdict.

Pin it on Pinterest
Baltasar Ebang Engonga risque 18 ans de prison tout savoir sur ce scandale qui nen finit pas

Quel avenir pour Baltasar Ebang Engonga ? 

 

Nous sommes en juillet 2025, le procès se poursuit, avec des audiences très suivies. Les accusations de corruption restent au cœur des débats, mais les spéculations sur un règlement de comptes politique s’intensifient. Le scandale continue d’alimenter les discussions sur la gouvernance opaque de la Guinée équatoriale et les luttes internes au sein du régime.

 

L’affaire Baltasar Ebang Engonga a dépassé les frontières de la Guinée équatoriale. C’est une affaire qui a déclenché des débats sur la corruption, la vie privée et le pouvoir dans un pays marqué par un régime autoritaire. Alors que le procès se poursuit, l’issue reste incertaine : Bello sera-t-il condamné à 18 ans de prison, ou ses liens familiaux lui offriront-ils une porte de sortie ? 

 

Voici la section des commentaires :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *