Dans une démarche marquée par la volonté d’apaisement, Mahmoud Ali Youssouf, président de la Commission de l’Union africaine, a reçu à Addis-Abeba les ambassadeurs du Burkina Faso, du Mali et du Niger. Cette rencontre, tenue dans un climat plus serein qu’auparavant, a porté sur la situation politique au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES) et les perspectives de retour progressif à un ordre constitutionnel dans ces pays dirigés par des régimes militaires.
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Lors de ces échanges, M. Youssouf a souligné la gravité de la crise institutionnelle qui frappe cette région stratégique du continent. Il a exhorté les représentants de l’AES à rétablir un dialogue franc avec l’organisation panafricaine, dans un esprit de responsabilité et de coopération. L’Union africaine propose ainsi la tenue rapide d’une réunion ministérielle à Addis-Abeba afin de définir une feuille de route claire pour un retour à la gouvernance démocratique. Ce document devra établir des engagements précis, assortis de délais concrets pour chaque pays.
Cette initiative intervient après une période de vives tensions. En juillet 2024, l’Union africaine avait désapprouvé la décision du Burkina Faso, du Mali et du Niger de se retirer de la CEDEAO, jugeant cette rupture préjudiciable à l’unité régionale. Les États sahéliens avaient dénoncé une posture partisane de l’UA, accusée d’ingérence.
Mais le ton semble désormais plus constructif. Ce nouveau dialogue traduit une volonté mutuelle de dépasser les rancœurs pour relancer un partenariat fondé sur le respect des souverainetés, tout en restant fidèle aux principes fondamentaux de l’organisation continentale. L’UA espère ainsi rétablir la confiance, favoriser la stabilité et éviter l’isolement diplomatique des pays de l’AES.
Un compromis semble désormais possible, ouvrant la voie à une coopération plus équilibrée entre l’Union africaine et les régimes de transition du Sahel.