Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Me Adrien Houngbédji, figure emblématique de la scène politique béninoise, refuse catégoriquement toute idée de dissolution du Parti du Renouveau Démocratique (PRD). Ce courrier, qui dépasse largement le cadre administratif, est une prise de parole politique forte, aux allures de mise en garde.
S’appuyant sur des arguments juridiques précis, Houngbédji affirme que la supposée fusion de son parti avec l’Union Progressiste le Renouveau (UP-R), en août 2022, n’a jamais signifié sa disparition. Selon lui, le PRD existe toujours, de manière pleine et entière, avec une structure statutaire en activité et un récépissé légal toujours valable. Le communiqué du Secrétaire Général Adjoint du PRD, Gratien-Laurent Ahouanmenou, en serait la preuve concrète : il émane d’un parti encore reconnu par l’administration.
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Mais derrière cette clarification se cache une critique plus profonde, celle d’un climat politique devenu, selon Houngbédji, de plus en plus fermé à la contradiction. Il dénonce une gouvernance qui tend à marginaliser les oppositions, à museler les voix dissidentes, et à sacrifier la pluralité des idées sur l’autel de l’uniformité partisane. L’exclusion persistante de certaines figures de l’opposition, l’exil forcé ou l’incarcération de responsables politiques, est pour lui le signe d’une démocratie en recul.
Dans ce contexte tendu, le président de l’UP-R, Me Joseph Djogbénou, s’est rendu au domicile d’Adrien Houngbédji, le 26 mai dernier. L’objectif : calmer les esprits et éviter une fracture ouverte au sein du parti majoritaire. D’après des sources proches, Houngbédji aurait réaffirmé son attachement à l’unité, tout en exigeant une meilleure reconnaissance du PRD et de ses militants au sein des instances du parti fusionné.
