L’enlèvement d’Abdoul Aziz Congo, frère du Mogho Naaba, par des militaires burkinabè a provoqué une onde de choc dans tout le pays. Accusé d’avoir participé à une tentative de coup d’État, il aurait été violemment frappé avant d’être conduit vers une destination inconnue. Cette arrestation brutale d’un proche du roi des Mossis, figure sacrée au Burkina Faso, marque une nouvelle étape inquiétante dans la répression politique orchestrée par le régime du capitaine Ibrahim Traoré.
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Depuis sa prise de pouvoir en 2022, Traoré multiplie les purges dans les rangs civils et militaires, s’appuyant sur un discours de fermeté contre le terrorisme. Pourtant, malgré cette posture, les attaques djihadistes continuent et les pertes humaines s’accumulent, fragilisant davantage son autorité. La défiance gronde également dans les casernes, où certains officiers s’opposent à l’influence grandissante du groupe Wagner, allié russe du régime.
L’agression contre une figure de la maison royale est perçue par beaucoup comme une provocation. Le Mogho Naaba, respecté bien au-delà des clivages politiques, incarne l’unité nationale. Son silence jusqu’à présent traduit une prudence stratégique, mais la tension monte. Sur les réseaux sociaux, le mot-dièse #FreeAzizCongo s’est imposé, amplifiant la colère populaire.
Dans les coulisses, certains évoquent des tentatives de médiation pour éviter une crise ouverte. D’autres redoutent un durcissement du pouvoir ou une réaction populaire si la famille royale décide de s’exprimer. Une chose est certaine : en s’attaquant à un symbole aussi fort, le régime Traoré prend le risque de réveiller une fracture ethnique profonde dans un pays déjà fragilisé.