Le 6 août 2024, le Niger a annoncé la rupture immédiate de ses relations diplomatiques avec l’Ukraine. Cette décision survient seulement deux jours après que le Mali, un allié proche du Niger au sein de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (CAES), ait pris une mesure similaire. Les observateurs se demandent maintenant si le Burkina Faso, également membre de cette alliance, suivra le même chemin.

La Confédération de l’Alliance des États du Sahel semble agir de manière concertée contre l’Ukraine. La rupture des relations entre le Mali et l’Ukraine est survenue à la suite d’une lourde défaite infligée fin juillet à l’armée malienne et aux paramilitaires russes de Wagner à Tinzaouatène, près de la frontière algérienne. Bamako a accusé Kiev de soutenir des groupes terroristes impliqués dans cette bataille, et une vidéo de l’ambassadeur de l’Ukraine au Mali a conforté cette accusation.

En solidarité avec le Mali, le Niger a décidé de rompre ses relations avec l’Ukraine. Le colonel-major Amadou Abdramane, porte-parole du gouvernement nigérien, a dénoncé des « actes d’agression caractérisés » de la part de Kiev, qu’il considère comme un soutien au terrorisme international.

Les combats de fin juillet à Tinzaouatène ont vu des affrontements entre les rebelles du Cadre stratégique permanent (CSP) et les jihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), entraînant la mort de nombreux soldats maliens et de paramilitaires russes de Wagner. Un porte-parole des services de renseignement ukrainiens a par la suite affirmé que l’Ukraine avait fourni des informations ayant contribué aux succès militaires contre les forces russes.

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Le gouvernement du Niger a qualifié ces propos ukrainiens de « subversifs et inacceptables » et a annoncé qu’il saisirait le Conseil de sécurité des Nations Unies pour examiner l’agression ukrainienne. Il a également exprimé sa déception face au silence de l’Union africaine. De son côté, l’Ukraine a rejeté les accusations formulées par le Mali et regretté la rupture des relations, la qualifiant de « précipitée ».

Le Burkina Faso Suivra-t-il le Mouvement ?
Connaissant l’approche commune développée depuis plusieurs années par les trois pays de la CAES – Mali, Niger et Burkina Faso, il est probable que le Burkina Faso prenne aussi la décision de rompre ses relations avec l’Ukraine. Cette alliance est particulièrement visible sur le plan sécuritaire, où une solidarité affichée s’est manifestée. Récemment, Ibrahim Traoré n’a pas hésité à déployer des soldats burkinabés sur le sol malien pour appuyer leurs frères d’armes maliens. Les prochaines semaines permettront de voir si le Burkina Faso adoptera une position similaire et mettra fin à ses relations diplomatiques avec l’Ukraine.