Alors que l’Afrique centrale peine à contenir les multiples foyers de crise, les tensions entre le Burundi et le Rwanda connaissent une brusque escalade. Dans une interview accordée à la BBC, le président burundais Évariste Ndayishimiye a averti que son pays riposterait militairement à toute attaque venue de la République démocratique du Congo (RDC) et orchestrée, selon lui, par Kigali.
Le Rwanda accusé de déstabilisation
Le chef d’État burundais accuse le Rwanda d’utiliser les groupes rebelles Red Tabara et M23 pour affaiblir son pays. Il affirme que Kigali chercherait à étendre son influence en exploitant l’instabilité à l’est de la RDC.
« Nous savons que le Rwanda tente de nous envahir via la RDC sous prétexte des rebelles Red Tabara et du M23. Mais si une attaque survient contre Bujumbura depuis Uvira, nous pourrons aussi frapper Kigali depuis Kirundo. »
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Cette déclaration marque un tournant stratégique et militaire, laissant entrevoir un possible affrontement direct entre les deux nations.
Le Burundi Prêt à la Défense
Évariste Ndayishimiye insiste sur la détermination de son pays à riposter face à toute menace.
« Les Burundais n’accepteront pas d’être tués comme les Congolais. Les Burundais sont des combattants. »
Ces mots traduisent une volonté de fermeté face à une situation que Bujumbura considère comme une ingérence croissante de Kigali dans ses affaires internes.
Un Passif Explosif entre les Deux Pays
Les tensions entre le Burundi et le Rwanda ne datent pas d’hier. Le président burundais évoque une tentative de déstabilisation vieille de dix ans :
« Il y a dix ans, le Rwanda a tenté d’orchestrer un coup d’État contre nous. Aujourd’hui, cette stratégie se répète avec leur implication dans la crise en RDC. »
Cette déclaration s’inscrit dans un contexte plus large où Kigali est déjà accusé par Kinshasa de soutenir activement les rebelles du M23.
Un Risque d’Embrasement Régional
La montée des tensions entre Bujumbura et Kigali risque d’entraîner une escalade militaire dans une région déjà fragilisée par le conflit en RDC. Pour l’heure, Kigali n’a pas officiellement réagi, mais la situation demeure hautement volatile. Une guerre ouverte entre ces deux pays pourrait bouleverser l’équilibre précaire de l’Afrique des Grands Lacs.