Côte d’Ivoire : Tidjane Thiam, vers un exil forcé ?

En Côte d’Ivoire, la route vers la présidence vient de se refermer pour Tidjane Thiam. L’ancien patron du Crédit Suisse et figure montante du PDCI a été radié de la liste électorale. En cause , sa double nationalité. Selon un tribunal, Thiam avait encore la nationalité française au moment de son inscription en 2022, ce qui contrevient aux exigences légales pour briguer la magistrature suprême.

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Cette exclusion ravive un vieux débat sur la binationalité en Afrique francophone. Plusieurs pays, comme le Sénégal ou la Guinée, interdisent aux détenteurs d’une double nationalité d’accéder aux plus hautes fonctions de l’État. Karim Wade et Alpha Condé en ont fait les frais par le passé. Aujourd’hui, c’est au tour de Tidjane Thiam, symbole d’une élite diasporique aspirant à jouer un rôle politique dans son pays d’origine.

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Kokora N’zi attaque Tidjane Thiam en justice dans une affaire électorale

Pour l’analyste Landry Kuyo, cette affaire dépasse le cas individuel. Il appelle à une réforme de la loi ivoirienne, trop figée selon lui. « Le monde a changé, les Ivoiriens sont partout, mais restent attachés à leur pays. Il faut adapter notre législation à cette réalité », affirme-t-il.

En toile de fond, certains dénoncent une instrumentalisation politique de la justice. Le juriste nigérien Kadri Oumarou rappelle que les dispositions sur la nationalité ne suscitent d’attention que lorsqu’un enjeu de pouvoir s’y greffe. Le droit devient alors un outil de disqualification.

Paradoxalement, dans le sport ou les affaires, la double nationalité est perçue comme un atout. De nombreux footballeurs ou entrepreneurs d’origine africaine utilisent ce double ancrage pour valoriser leurs talents au service du continent.

La question reste donc entière : faut-il encore exclure ceux qui, bien que binationaux, veulent servir leur patrie ?

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