Le président togolais Faure Gnassingbé a été proposé comme nouveau médiateur dans le conflit qui oppose la République Démocratique du Congo (RDC) au Rwanda. Cette annonce, faite le 5 avril 2025 par le président angolais João Lourenço également président en exercice de l’Union africaine (UA) marque un tournant dans la diplomatie régionale. Lourenço, qui a dirigé les efforts de médiation pendant deux ans, a confirmé son retrait, tout en soulignant la nécessité de maintenir le dialogue entre Kinshasa et Kigali.
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À Kinshasa, les réactions sont mitigées. Dans la majorité présidentielle, la nomination potentielle de Faure Gnassingbé est accueillie avec prudence. Lambert Mende, figure influente de l’Union sacrée, a rappelé que « tous les pays ont leurs défis » et que seul le président congolais pouvait apprécier la pertinence de ce choix. Le député insiste sur l’importance de dialoguer avec le Rwanda, qu’il considère toujours comme un agresseur de la RDC.
Du côté de l’opposition, le ton est plus critique, bien que mesuré. Claudel-André Lubaya, membre du Cadre de concertation des forces politiques et sociales, s’interroge surtout sur la multiplication des initiatives diplomatiques. Il appelle à une meilleure coordination, redoutant que les efforts parallèles n’aboutissent à un brouillage du processus de paix.
La nomination de Faure Gnassingbé n’est pas encore officielle. Elle devra être validée par l’Assemblée des chefs d’État de l’UA via la procédure dite du « silence », qui consiste en une approbation tacite en l’absence d’objection formelle.
Parallèlement, les discussions entre le gouvernement congolais et le groupe politico-militaire M23/AFC doivent reprendre à Doha, sous médiation qatarie, illustrant la complexité et l’enchevêtrement des voies diplomatiques engagées pour sortir de l’impasse dans l’est de la RDC.