La tension remonte dans l’Est de la République démocratique du Congo. Le M23, groupe armé bien implanté dans le Nord-Kivu, renforce sa mainmise sur des zones clés aux abords de Goma. Profitant des rivalités régionales et de la fragilité des dispositifs sécuritaires, cette rébellion inquiète Kinshasa, qui accuse ouvertement le Rwanda de la soutenir une allégation que Kigali rejette avec fermeté. Face à une crise humanitaire croissante, Washington décide de passer à l’action.
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L’administration Trump, par un geste aussi symbolique que stratégique, a nommé Massad Boulos comme émissaire spécial pour la région des Grands Lacs. Cet homme d’affaires américano-libanais, proche de la famille présidentielle, n’est pas un diplomate chevronné, mais un acteur économique influent, initialement engagé au Moyen-Orient. Sa mission : tenter de stabiliser la région tout en favorisant des débouchés pour les capitaux américains.
Boulos entamera prochainement une tournée dans quatre pays : la RDC, le Rwanda, le Kenya et l’Ouganda, accompagné de Corina Sanders, cadre du département d’État. Si cette initiative est saluée par certains, elle suscite également des réserves. Les précédentes médiations américaines ont échoué à imposer une paix durable, et l’expérience limitée de Boulos en Afrique soulève des doutes.
Pour plusieurs analystes, cette nomination interroge : Washington cherche-t-il véritablement une solution politique ou poursuit-il des visées économiques ? Dans un climat de méfiance régionale, l’avenir de cette mission dépendra de la capacité de l’émissaire à comprendre les réalités locales et à faire primer la paix sur les intérêts privés. À défaut, cette intervention pourrait aggraver une situation déjà explosive.