La Zambie est plongée dans une profonde controverse politique et émotionnelle suite au décès de l’ancien président Edgar Lungu, dont les funérailles ont suscité un vif débat national. Le jeudi 19 juin 2025, le président actuel, Hakainde Hichilema, a pris la décision inattendue de mettre fin à la longue période de deuil national, invoquant un différend avec la famille de Lungu concernant le retour de sa dépouille d’Afrique du Sud.
Lungu, décédé à l’âge de 68 ans le 5 juin, était soigné en Afrique du Sud. Son corps devait être rapatrié avec tous les honneurs militaires et présenté au public avant des funérailles nationales. Cependant, la famille du défunt président a refusé de restituer le corps à la dernière minute, ce qui a retardé les plans du gouvernement et a provoqué une réaction officielle du chef de l’État zambien.
La famille d’Edgar Lungu bloque le retour du corps et refuse la présence d’Hichilema
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L’impasse résulte de la forte opposition de la famille à ce que le président Hichilema reçoive le corps de Lungu à son arrivée en Zambie. Selon Makebi Zulu, porte-parole de la famille Lungu, le défunt président avait explicitement demandé à Hichilema de ne pas assister aux cérémonies officielles liées à ses funérailles.
« La famille désapprouve les arrangements funéraires du gouvernement, en particulier le rôle cérémoniel attribué au président Hichilema », a déclaré Zulu. Il réaffirme que la famille ne faisait que respecter les dernières volontés de Lungu.
Ce refus a provoqué un embarras diplomatique et national, poussant Hichilema à présenter ses excuses au président sud-africain Cyril Ramaphosa pour ce qu’il a qualifié de « malheureuse impasse ».
Le deuil national écourté
Initialement décrété pour sept jours, le deuil national avait déjà été prolongé jusqu’au 23 juin, avec des funérailles nationales prévues le 22 juin. Durant cette période, les divertissements ont été suspendus, la musique des stations de radio s’est limitée à des airs solennels et les drapeaux ont été mis en berne dans tout le pays.
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Mais lors d’un discours télévisé national, le président Hichilema a annoncé la fin anticipée du deuil, invoquant les perturbations causées par le refus de la famille de coopérer. « Compte tenu de ces événements, le deuil spécial prend fin aujourd’hui. Cela permettra à notre pays de commencer à revenir à la normale », a déclaré Hichilema.
Le conflit autour des funérailles a ravivé les tensions entre les partisans de l’ancien président et l’administration actuelle. Depuis sa perte du pouvoir en août 2021, plusieurs membres de la famille de Lungu ont fait l’objet de recours judiciaires. Sa fille, Tasila Lungu, a été arrêtée plus tôt cette année pour blanchiment d’argent. En 2024, elle a été emprisonnée pour fraude, tout comme l’épouse et une autre fille de Lungu. Son fils, Dalitso Lungu, est également accusé de corruption.