En 2024, le Burkina Faso avait reçu un important don de blé en provenance de Russie, soit 25 000 tonnes, en réponse à la crise humanitaire que traversait le pays. Ce geste, salué par les autorités burkinabè, symbolisait une solidarité affirmée de Moscou envers Ouagadougou. Pourtant, derrière les remerciements officiels, le président de la transition, Ibrahim Traoré, nourrissait une ambition plus grande : sortir son pays de la dépendance au blé importé.
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Face à Vladimir Poutine, Traoré avait pris un engagement fort. Il avait promis que le Burkina Faso ne solliciterait plus d’aide en blé, préférant miser sur les capacités agricoles nationales pour répondre aux besoins de sa population. Un an plus tard, cette promesse prend forme : la culture du blé local a été relancée avec vigueur. D’ici 2025, le pays prévoit de produire 6 500 tonnes de cette céréale sur 5 000 hectares de terres spécialement aménagées.
Ce tournant agricole s’inscrit dans une volonté politique d’atteindre l’autosuffisance alimentaire. En 2023, le Burkina Faso avait importé 270 000 tonnes de blé et 16 360 tonnes de farine, pour un coût estimé à 67 milliards de francs CFA. Réduire cette dépendance, c’est aussi alléger la facture extérieure et renforcer la souveraineté nationale.
Ibrahim Traoré, en tenant parole, transforme un défi en levier de développement. Il démontre que la coopération internationale peut servir d’élan à des politiques locales ambitieuses. Le Burkina Faso, en s’appropriant sa sécurité alimentaire, envoie un signal fort : celui d’un pays prêt à se nourrir de ses propres efforts.