Le Kenya est de nouveau au cœur d’une tempête politique et sociale suite à la mort tragique d’un jeune homme, Albert Ojwang, en garde à vue. Arrêté le 7 juin, le décès d’Ojwang a suscité une vague d’indignation publique, soulevant de sérieuses questions sur la conduite des policiers et l’intégrité du système judiciaire.
Dans un premier temps, les autorités ont affirmé que le jeune homme s’était mortellement blessé en se cognant la tête contre le mur de sa cellule. Mais cette version des faits a rapidement été démentie après qu’une autopsie a révélé un tableau bien différent.
L’autopsie révèle des détails choquants
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L’examen médical a révélé que le corps d’Albert Ojwang présentait des traces de violence, des blessures évoquant une agression physique plutôt qu’un accident auto-infligé. Cette révélation a porté un coup sérieux à la crédibilité de la version officielle de la police et a enflammé l’opinion publique.
Face à la pression croissante, des responsables clés de la police, dont l’Inspecteur général de la police, ont été convoqués par le Sénat pour rendre des comptes sur les événements. Fait rare, le chef de la police a reconnu publiquement que l’explication initiale était erronée et a présenté des excuses.
Enquêtes et pression politique s’intensifient au Kenya
L’Autorité indépendante de surveillance de la police (IPOA) a ouvert une enquête sur l’incident. Cependant, l’absence d’images de surveillance constitue un obstacle majeur à la révélation de la vérité.
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Au cœur de la controverse se trouve Eliud Lagat, chef adjoint des forces de sécurité locales, qui avait déjà fait l’objet d’une plainte pour corruption déposée par Ojwang lui-même. Nombreux sont ceux qui pensent désormais que cette plainte pourrait être le motif de l’arrestation du jeune homme et, finalement, de sa mort.
Alors que les manifestations s’intensifient, les appels à la démission de Lagat se font de plus en plus pressants. Les groupes de la société civile, les personnalités politiques et les citoyens exigent que justice soit rendue et que des comptes soient rendus, non seulement pour Ojwang, mais aussi pour une police longtemps accusée d’abus et d’impunité.