Le Mali assigne en justice le géant minier Barrick Gold – Les raisons

Dans un contexte dramatique, le gouvernement malien a officiellement assigné en justice le géant minier canadien Barrick Gold, aggravant ainsi un conflit déjà tendu. Au cœur du litige ? La mine d’or stratégique de Loulo-Gounkoto, située dans le sud du Mali, l’un des actifs miniers les plus précieux du pays.

Le 15 mai 2025, les deux parties se sont rencontrées à huis clos au tribunal de commerce de Bamako. C’est le début d’une nouvelle phase judiciaire dans un conflit qui couvait depuis des mois. L’État malien a demandé l’administration provisoire de la mine, demandant ainsi au tribunal de confier la gestion du site suspendu à un administrateur nommé par l’État.

L’origine du conflit avec Barick Gold : le nouveau code minier du Mali

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L’origine de ce conflit remonte à août 2023, lorsque le gouvernement de transition malien a mis en œuvre un nouveau code minier. Visant à reconquérir la souveraineté sur les ressources nationales, ce code accorde à l’État une participation pouvant atteindre 30 % dans tous les projets miniers. Il prévoit également une restructuration des contrats existants, suscitant une vive réaction de la part des opérateurs étrangers, notamment Barrick Gold.

L’entreprise canadienne soutient que les accords existants doivent être respectés et insiste sur le fait que le nouveau cadre juridique ne doit pas s’appliquer rétroactivement. Mais les autorités maliennes campent sur leurs positions, affirmant que les réformes sont nécessaires pour lutter contre les contrats abusifs et garantir des revenus plus équitables au pays.

3 tonnes d’or saisies et opérations suspendues

Le conflit a atteint son paroxysme en novembre 2024, lorsque le gouvernement malien a saisi près de 3 tonnes d’or, dans le cadre de son audit en cours sur le secteur minier. Cet audit a révélé que plusieurs entreprises devaient plus de 315 milliards de francs CFA d’impôts et de taxes impayés. Barrick Gold a été désigné comme l’un des principaux responsables.

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En réaction, le groupe minier a interrompu ses activités à Loulo-Gounkoto en janvier 2025, invoquant des conditions de travail intenables et une incertitude juridique. Cette interruption a eu des conséquences économiques majeures, affectant non seulement les revenus de l’entreprise, mais aussi les emplois locaux et l’économie malienne, dépendante de l’exploitation minière.

En sollicitant l’approbation judiciaire pour une gestion provisoire, le Mali envoie un message clair : l’ère des accords miniers à sens unique est révolue. Si la Cour donne raison au gouvernement, cela pourrait ouvrir la voie à une prise de contrôle totale de l’une des mines d’or les plus lucratives du pays. Cela créerait également un précédent juridique pour des actions similaires contre d’autres entreprises étrangères réfractaires au nouveau code.

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