L’Ouganda a brusquement suspendu toute coopération militaire avec l’Allemagne, accusant son ambassadeur à Kampala d’activités portant atteinte à la sécurité nationale. Une décision retentissante, annoncée dimanche par l’armée ougandaise, qui pourrait profondément altérer les relations entre les deux pays.
Le porte-parole des Forces de défense du peuple ougandais (UPDF), Chris Magezi, a affirmé sur le réseau social X que cette rupture immédiate s’appuyait sur des informations de renseignement jugées « crédibles ». Ces dernières impliqueraient l’ambassadeur allemand Mathias Schauer dans des actions subversives, notamment une supposée connivence avec des groupes opposés au régime en place.
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Le gouvernement ougandais avait déjà mis en garde, deux jours plus tôt, contre certaines représentations diplomatiques européennes accusées de soutenir des « forces traîtres ». Dans le viseur : l’ambassade d’Allemagne, que Kampala soupçonne d’ingérence dans ses affaires internes.
En toile de fond, une réunion confidentielle entre le diplomate allemand et le frère du président Museveni aurait suscité la colère du pouvoir. L’ambassadeur y aurait critiqué les agissements en ligne du général Muhoozi Kainerugaba, fils du chef de l’État, dont les sorties virulentes sur les réseaux sociaux ont récemment défrayé la chronique.
L’ambassade d’Allemagne n’a pas réagi à ces accusations, et aucune preuve indépendante ne corrobore les propos des autorités ougandaises. Toutefois, cette rupture marque un tournant dans une coopération militaire vieille de plusieurs années. Berlin soutenait notamment l’armée ougandaise en matière de logistique et de formation.
Avec des échanges commerciaux s’élevant à plus de 335 millions de dollars en 2023, ce bras de fer diplomatique pourrait avoir des conséquences bien au-delà du secteur militaire.