Le 13 mai 2025, à la suite d’un Conseil des ministres extraordinaire, le Mali a franchi un nouveau seuil dans sa transition militaire : un décret présidentiel a officiellement dissous l’ensemble des partis politiques et organisations à caractère politique sur le territoire national. L’annonce a été faite par Mamani Nassiré, ministre délégué chargé des réformes politiques, sur les ondes de la télévision d’État ORTM.
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Cette mesure, sans précédent dans l’histoire politique récente du pays, s’inscrit dans une volonté déclarée de “refondation” des institutions maliennes. Le gouvernement de transition, dirigé par le colonel Assimi Goïta, justifie cette décision par la nécessité d’instaurer un nouveau cadre légal pour la régulation de la vie politique, après l’abrogation de la charte des partis.
Désormais, toute réunion ou activité en lien avec un parti politique est interdite, sous peine de sanctions. Les personnes nommées à des postes politiques peuvent rester en fonction, à condition de ne plus revendiquer leur appartenance partisane.
Face à ce coup de force institutionnel, les partis dissous dénoncent une dérive autoritaire et une violation manifeste de la Constitution malienne. Depuis plusieurs semaines, ils alertaient sur une tentative de musellement du pluralisme et des libertés fondamentales. Leurs appels n’ont pas été entendus.
Ce tournant marque une rupture profonde avec les principes du multipartisme instauré depuis 1991 au Mali. Il témoigne d’un renforcement du pouvoir central dans un contexte de défi sécuritaire persistant, mais fait craindre un recul durable de la démocratie. À l’intérieur comme à l’extérieur du pays, les voix critiques se multiplient, tandis que le régime maintient sa ligne : refondre l’État, coûte que coûte.