Mali : La population réclame le retour de ce ministre

Depuis son éviction de la Primature, Choguel Kokalla Maïga demeure une figure incontournable du paysage politique malien. Si l’homme s’est montré discret ces derniers mois, ses proches, eux, n’ont pas déserté l’arène médiatique. Dans un texte récemment diffusé, signé par ses collaborateurs mais rédigé en son nom, ils dressent un tableau sombre de la situation actuelle tout en esquissant les contours d’un éventuel retour de l’ancien Premier ministre.

Le ton du document est sans détour. Les soutiens de Maïga pointent du doigt une classe politique fragmentée, où les querelles de positionnement auraient, selon eux, pris le pas sur les urgences nationales. Ils accusent certains civils et militaires d’avoir orchestré son départ dans le seul but de préserver leurs intérêts personnels. Pour ces fidèles, la Primature perd aujourd’hui en cohérence ce qu’elle a gagné en calculs d’appareils.

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Une critique d’autant plus marquée que le climat post-Maïga est décrit comme délétère. Les auteurs du texte dénoncent des tiraillements internes nuisibles à la stabilité de la transition. L’unité affichée lors des premiers mois de coopération entre civils et militaires semble désormais fissurée, affirment-ils, au grand dam des priorités stratégiques du pays.

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Sur la question très sensible de la dissolution des partis politiques, les propos prêtés à Maïga sont ambigus, voire habiles. L’ancien chef du gouvernement ne condamne pas la mesure. Au contraire, il l’accepte tout en dénonçant les pratiques douteuses de certains responsables politiques, accusés d’avoir dilapidé les ressources publiques. Une prise de position qui laisse entrevoir un alignement calculé sur les orientations des autorités actuelles, et qui alimente les spéculations sur ses ambitions futures.

Mais le texte va au-delà des simples considérations politiciennes. Il contient un message de fond, presque solennel, sur la sécurité nationale. Pour les proches de Maïga, les fractures internes au sommet de l’État fragilisent la lutte contre le terrorisme. Ils mettent en garde contre une menace grandissante, exacerbée par le manque de vision commune. L’alerte est

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Une phrase en particulier résume cette philosophie : « L’action militaire sans vision politique, c’est un éléphant dans un magasin de porcelaines ; et l’action politique sans soutien militaire, une maison sans toit. » Cette métaphore illustre à la fois l’importance de l’équilibre institutionnel et la conception pragmatique du pouvoir selon Choguel Maïga.

Alors, un retour est-il envisageable ? L’hypothèse n’est plus taboue. Porté par une rhétorique patriote et critique, l’ancien Premier ministre semble cultiver sa stature d’homme providentiel. Mais son retour dans le jeu politique poserait inévitablement la question de l’équilibre entre autorité civile et pouvoir militaire, un point de tension majeur dans la suite de la transition.

Entre espoirs d’unité et craintes de division, l’ombre de Choguel Maïga plane toujours sur Koulouba.

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