Mali : L’ex-Premier ministre Choguel Maïga au cœur d’un scandale

Un rapport explosif du Bureau du Vérificateur général (BVG) vient secouer le sommet de l’État malien. Portant sur la gestion de la Primature entre 2021 et 2024, sous la houlette de l’ancien Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, le document révèle des irrégularités financières majeures, à hauteur de plus de deux milliards de francs CFA. Une révélation qui survient dans un contexte déjà tendu, où les fractures entre l’ex-chef du gouvernement et les autorités militaires dirigées par le colonel Assimi Goïta sont devenues manifestes.

Le rapport détaille un éventail de dysfonctionnements : dépenses internes non justifiées, missions suspectées d’être fictives, consommation excessive de carburant, marchés publics entachés de soupçons de conflits d’intérêts, et une opacité persistante autour des dépenses dites de souveraineté. Fait encore plus troublant, une partie des fonds aurait été détournée au détriment des populations vulnérables.

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Pour autant, cette affaire ne peut être dissociée de la bataille politique en cours. Choguel Maïga, écarté de la Primature pour avoir exprimé son désaccord avec la junte, notamment sur la conduite de la transition, est devenu une voix critique du pouvoir en place. Ses propos caustiques sur les « conseils de marabouts » ou sa métaphore sur le pouvoir assimilé à un alcool grisant, laissent entrevoir la profondeur de la rupture.

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Les conclusions du BVG ont été transmises à la justice. Mais dans un pays où l’équilibre entre pouvoir exécutif et judiciaire est fragile, la question de l’indépendance du traitement judiciaire se pose avec acuité. Un procès équitable s’impose, non seulement pour rétablir la vérité, mais aussi pour réaffirmer la primauté du droit sur les règlements de compte politiques.

Cette crise, au-delà des responsabilités individuelles, interroge le système malien dans son ensemble. La refondation promise par les autorités ne peut s’accommoder d’impunités sélectives. Le peuple malien, éreinté mais lucide, attend des actes à la hauteur des discours.

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