Le Burkina Faso a marqué un moment fort de commémoration et de fierté nationale le samedi 17 mai 2025, avec l’inauguration officielle du mausolée Thomas Sankara à Ouagadougou. Ce monument rend hommage au capitaine Thomas Sankara, leader révolutionnaire assassiné en 1987, et à ses douze compagnons.
Cet événement hautement symbolique a mêlé solennité et réaffirmation politique. Une cérémonie de deuil, un dépôt de gerbe et une salve de 21 coups de canon ont souligné la profonde signification de l’événement. Sous le soleil de Ouagadougou, la foule était imprégnée d’émotion et de résonance historique.
Mausolée Thomas Sankara : Un lieu de mémoire et de résistance
Bien que le capitaine Ibrahim Traoré, actuel président de transition du Burkina Faso, ait été absent de la cérémonie, son message a été transmis par le Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo. Dans son discours, Traoré a décrit le mausolée non seulement comme une structure, mais aussi comme un « lieu de mémoire » censé incarner les idéaux révolutionnaires défendus par Sankara.
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« Ce 17 mai est un symbole : celui du rejet de la domination impérialiste, du néocolonialisme et de leurs avatars », pouvait-on lire dans le communiqué du président.
Ce monument s’inscrit dans un projet plus vaste : le Mémorial Thomas Sankara, conçu pour préserver et amplifier la flamme révolutionnaire qu’il a allumée durant sa brève mais influente présidence (1983-1987). Sankara demeure une icône du panafricanisme, de l’autonomie et de la lutte anticoloniale. Son héritage a été un point de ralliement pour de nombreux jeunes leaders d’Afrique de l’Ouest, dont Traoré.
Une cérémonie d’envergure panafricaine
L’événement a réuni d’éminentes personnalités régionales et des représentants internationaux. Parmi les invités figuraient les Premiers ministres du Sénégal et du Tchad, ainsi que des délégations officielles du Mali et du Niger, pays membres, comme le Burkina Faso, de la récente Alliance des États du Sahel (AES). Étaient également présents des membres de la famille de l’ancien président ghanéen Jerry Rawlings, autre figure panafricaniste partageant des affinités politiques et idéologiques avec Sankara.
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Cette forte présence panafricaine a renforcé un sentiment croissant dans la région : un désir collectif de souveraineté, de solidarité régionale et de renouveau postcolonial.
L’inauguration du mausolée Thomas Sankara ne se limite pas à honorer un héros disparu : il s’agit de raviver une vision.