Les tensions entre le Niger et la société française Orano, spécialisée dans le combustible nucléaire, ont franchi un nouveau cap ce 10 mai 2025. Les bureaux de l’entreprise à Niamey ont été perquisitionnés par les agents de la Direction générale de la documentation et de la sécurité extérieure (DGDSE), lors d’une opération qui a duré près de six heures. Ordinateurs, téléphones et documents ont été saisis, tandis que les locaux ont été placés sous scellés. Ibrahim Courmo, directeur local d’Orano, a été interpellé au cours de cette opération.
Orano, qui dit ne disposer que de peu d’informations sur l’incident, n’a plus de contact avec son représentant depuis cette intervention. Le groupe rappelle qu’il a perdu le contrôle de ses filiales nigériennes depuis décembre 2024, date à laquelle les autorités nigériennes ont pris la main sur la mine de Somair, dont Orano détenait 63 %.
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Cette perquisition s’inscrit dans un climat de confrontation grandissante entre Niamey et les multinationales minières, notamment françaises. Depuis le coup d’État militaire de 2023, les nouvelles autorités du Niger ont adopté une ligne de rupture visant à renforcer leur souveraineté économique, en particulier sur les ressources stratégiques comme l’uranium.
Déjà en juin 2024, le permis d’exploitation du gisement d’Imouraren l’un des plus importants du pays avait été révoqué par le gouvernement nigérien. En réponse, Orano a engagé une procédure d’arbitrage international, contestant la légalité de cette révocation, malgré une proposition technique jugée « réaliste » par le groupe.
Ce nouvel épisode marque une escalade diplomatique et économique, sur fond de bras de fer entre souveraineté nationale et intérêts industriels étrangers.