Face à une vague sans précédent de refoulements de migrants depuis l’Algérie, le Niger s’engage dans une opération urgente de rapatriement de plus de 4.000 personnes d’ici juillet 2025. Cette initiative, portée par les autorités nigériennes en partenariat avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), vise à désengorger les centres d’accueil d’Agadez, aujourd’hui à saturation.
Depuis avril, plus de 6.000 migrants ont été refoulés vers Assamaka, localité frontalière située en plein désert, dans des conditions souvent dramatiques. Le chiffre, alarmant, dépasse déjà celui du premier trimestre 2024 à lui seul. Le gouverneur d’Agadez, le général Ibrah Boulama Issa, a dénoncé la pression croissante exercée par Alger, estimant que la situation met en péril la stabilité régionale et les capacités d’accueil du Niger.
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La majorité des personnes expulsées originaires du Niger, mais aussi du Mali, de Guinée, ou encore du Nigeria espéraient atteindre l’Europe via l’Algérie. Désormais coincés dans une zone aride et peu accessible, ils sont confrontés à des pénuries d’eau, de nourriture et de soins.
Le gouvernement nigérien, conscient des risques sécuritaires et humanitaires, veut agir vite. Le général Mohamed Toumba, ministre de l’Intérieur, avait déjà tiré la sonnette d’alarme en janvier, appelant les organismes internationaux à accélérer le retour des migrants dans leurs pays d’origine.
Depuis janvier 2024, plus de 31.000 expulsions ont été recensées par l’ONG Alarme Phone Sahara. Dans un contexte de tensions migratoires régionales et d’extrême vulnérabilité dans le nord nigérien, cette opération de rapatriement apparaît comme une nécessité absolue pour préserver la dignité humaine et éviter le chaos.