Le Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), fondé par l’ancien président Laurent Gbagbo, a exprimé ses inquiétudes concernant une manipulation de l’électorat. Lors d’une conférence de presse tenue le jeudi 18 juillet 2024 au siège de EDS, un mouvement politique allié au PPA-CI, Katinan Koné a présenté l’évolution de l’électorat de 2015 à 2023.
Katinan Koné a souligné que la liste électorale ivoirienne a progressé en moyenne de 21% au niveau national durant ces huit années. Cependant, certaines régions, notamment dans le Nord de la Côte d’Ivoire, ont connu une augmentation beaucoup plus élevée. Il a cité des exemples frappants, comme la région du Denguélé avec une progression de 39,65%, et le District des Savanes avec un taux de 29,83%.
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Selon lui, cette augmentation disproportionnée est suspecte, surtout en période électorale. La région de la Bagoué est passée de 2,3% de croissance de la population en 2015-2016 à 13,6% en 2020, tandis que le Tchologo a progressé de 1,8% à 21,7% sur la même période. La région du Poro a également montré une augmentation notable, passant de 2,3% en 2015-2016 à 30% en 2020.
Katinan Koné a dénoncé cette situation comme une « manipulation de l’électorat », en soulignant que ce boom démographique dans le Nord coïncide étrangement avec la période électorale de 2020, qui a vu la réélection d’Alassane Ouattara. Il a accusé le RHDP, le parti au pouvoir, d’avoir créé un « électorat fictif » pour garantir leur victoire.
Il a aussi pointé du doigt des anomalies dans les chiffres officiels, affirmant que certaines grandes villes comme San-Pedro et la Nawa évoluent à un rythme beaucoup plus modéré comparé aux régions du Nord.
Face à cette situation, Katinan Koné a lancé un appel à une refonte de la liste électorale, en dénonçant l’inclusion de personnes fictives, y compris des centenaires. Il a également soutenu que des personnes comme Laurent Gbagbo, bien que vivantes, ne figurent pas sur la liste électorale.
Le PPA-CI a insisté sur la nécessité d’une union de l’opposition pour lutter contre cette manipulation électorale. Les élections présidentielles prévues en 2025 s’annoncent donc sous haute tension, avec des accusations de fraude et des appels à la transparence électorale.