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Présidentielle 2025 au Cameroun : Mauvaise nouvelle pour Paul Biya

À l’approche d’une élection présidentielle encore sans date officielle, le climat politique camerounais s’enflamme notamment dans la région septentrionale. Longtemps considérée comme une forteresse du pouvoir central, le Nord semble aujourd’hui en pleine effervescence. Deux figures emblématiques du régime, Issa Tchiroma Bakary et Bello Bouba Maïgari, laissent entrevoir une rupture inédite avec le président Paul Biya, au pouvoir depuis plus de 40 ans.

Tchiroma lâche ses coups

À Garoua, Issa Tchiroma, ministre de l’Emploi et président du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC), a pris tout le monde de court. Lors d’un meeting dans sa ville natale, il a dressé un tableau sombre de la situation socio-économique dans le Nord : pauvreté endémique, chômage massif des jeunes, promesses de développement jamais tenues. Surtout, il n’a pas hésité à désigner un responsable, sans le nommer : « celui qui est responsable de vos malheurs depuis 40 ans ». Une allusion que personne n’a eu de mal à décoder.

Ce changement de ton tranche radicalement avec l’attitude d’allégeance que Tchiroma affichait depuis des années envers le président Biya. Désormais, il affirme parler au nom de « la base », ouvrant ainsi la voie à une probable prise de distance politique, voire à une candidature alternative.

Bello Bouba, l’allié discret sommé d’agir

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Autre figure historique du septentrion, Bello Bouba Maïgari, président de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP) et ministre d’État depuis près de trois décennies, subit à son tour la pression de sa base. Cette dernière, lassée de l’alliance quasi éternelle avec le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), exige un changement radical.

Le 28 juin prochain, un comité central extraordinaire du parti devra trancher sur la poursuite de cette coalition jugée désormais obsolète. Des cadres du parti, comme Maïdadi Saidou, appellent déjà leur leader à se porter candidat à la présidentielle, estimant que « l’UNDP doit redevenir une force autonome ».

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Vers un basculement du Nord ?

Le vent de contestation qui souffle sur le septentrion pourrait annoncer une recomposition majeure du paysage politique camerounais. Alors que cette région représente près de 40 % de l’électorat national, sa loyauté n’est plus acquise. La dynamique actuelle semble indiquer que le Nord ne veut plus être un simple vivier électoral, mais une force politique capable d’influencer les choix à venir.

Si Issa Tchiroma et Bello Bouba décident d’aller jusqu’au bout de leur fronde, l’élection présidentielle pourrait connaître un tournant décisif. Ce divorce latent avec le régime Biya augure d’un affrontement politique inédit, dans un contexte de lassitude croissante face à un pouvoir vieillissant et contesté.

Le compte à rebours a commencé. Et c’est peut-être du Nord que viendra l’impulsion d’un nouveau Cameroun politique.

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