Le 2 mai 2025, à Washington, un avant-projet d’accord de paix entre la République démocratique du Congo et le Rwanda a été dévoilé. Derrière cette initiative diplomatique soutenue par les États-Unis, le Qatar, la France et l’Union africaine, se dessine une réalité plus complexe, où les intérêts géopolitiques semblent l’emporter sur les considérations humanitaires.
Depuis 2021, le conflit dans l’Est congolais, exacerbé par les offensives du M23 avec l’appui supposé du Rwanda, a provoqué l’effondrement de Goma et Bukavu, entraînant l’exil d’un million de civils. Mais ce chaos survient dans une région stratégique, riche en coltan, cobalt, lithium et étain, des minerais indispensables aux industries technologiques. L’instabilité inquiète les marchés : à chaque avancée rebelle, les cours s’envolent.
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C’est dans ce contexte que Donald Trump, par l’intermédiaire de réseaux proches d’entreprises minières comme Alphamine, pousse à un accord censé pacifier la zone. Officiellement articulé autour de trois piliers cessez-le-feu, aide humanitaire, exploitation « encadrée » des ressources le plan offrirait un accès privilégié aux matières premières pour les sociétés occidentales, tout en renforçant le rôle du Rwanda comme hub minier régional.
À Kinshasa, les doutes persistent ; désarmer les FDLR, principal ennemi du Rwanda, alors que Kigali nie toujours toute implication, est perçu comme un marché de dupes. Et les Congolais redoutent une paix conditionnée à la cession de leur souveraineté économique.
Prévu pour être signé en juin à la Maison Blanche, l’accord suscite une interrogation majeure. Apportera-t-il la paix au peuple congolais, ou ne fera-t-il qu’officialiser une nouvelle forme de prédation ?