La Cour d’Appel de Bamako a récemment réduit la peine d’Abdel Kader Maïga, un soutien influent du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, initialement condamné en mars pour « injures publiques ». Maïga, dont la peine était de 12 mois de prison ferme et 12 mois avec sursis, voit sa condamnation ramenée à quatre mois de prison ferme. Étant sous mandat de dépôt depuis le 8 mars 2024, il peut désormais rentrer chez lui.

Abdel Kader Maïga, fervent allié du Premier ministre, avait été arrêté le 8 mars après la diffusion d’une vidéo controversée sur les réseaux sociaux. Dans cette vidéo, il accusait certains leaders du mouvement et des personnalités militaires de tenter de déstabiliser le chef du gouvernement de transition. Cette accusation lui avait valu une condamnation pour « injures publiques ». La sévérité initiale de sa peine avait suscité des questions sur la stabilité des relations entre le gouvernement civil et les militaires au pouvoir, une problématique de plus en plus sensible au Mali.

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L’affaire Maïga n’est pas isolée. Un autre proche du Premier ministre, Boubacar Karamoko Traoré, conseiller à la primature, avait également été arrêté dans des circonstances controversées. Traoré avait rédigé et diffusé un mémorandum critiquant les autorités, ce qui avait provoqué une vive réaction des milieux militaires et politiques. Accusé d’ »atteinte au crédit de l’État », « outrage à magistrats » et « diffusion de propos mensongers de nature à perturber la paix publique », il avait été arrêté le 27 mai et condamné à un an de prison ferme en juin 2024. Cette condamnation a renforcé les spéculations sur une fracture croissante entre le Premier ministre et les militaires.

Ces incidents judiciaires montrent que les relations entre Choguel Maïga et les militaires se détériorent, avec des arrestations et des jugements touchant ses proches collaborateurs. Cette situation crée un climat d’incertitude et de tension au sein du gouvernement, pouvant présager des changements significatifs dans la dynamique politique du pays.

La réduction de peine d’Abdel Kader Maïga apporte un soulagement temporaire pour ses soutiens, mais elle ne dissipe pas les interrogations sur les rapports de force au sein de l’exécutif qui dirige la transition au Mali.